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Que faut-il sauvegarder? Comment la science et la planification évoluent pour éclairer la prise de décisions importantes en matière de conservation

Participants à l'atelier sur les Normes ouvertes organisé par le réseau des coachs de la conservation (Photo de CNC)

Participants à l'atelier sur les Normes ouvertes organisé par le réseau des coachs de la conservation (Photo de CNC)

Par Dan Kraus, biologiste principal en conservation de CNC et Heather Barna, directrice principale des sciences et de la planification de la conservation à CNC. 

Dans un monde où la faune et les habitats disparaissent à vue d’œil, la prise de décision relative à la conservation est aujourd’hui devenue une science. Nous savons que bon nombre d’endroits et d’espèces au Canada ne pourront survivre si nous n’agissons pas pour les protéger ou les restaurer. Le choix des espèces et endroits à protéger et des mesures à prendre a toujours été à la base de la conservation de la nature. De plus en plus, le processus décisionnel tient compte d’une riche variété de perspectives et de sources de connaissances. 

Dans le passé, les groupes de conservation s’appuyaient sur les connaissances locales, les cartes topographiques et les possibilités de projets pour prendre des décisions sur les lieux à protéger. Là où la nature se trouvait réduite à quelques fragments isolés, il était facile de sélectionner les endroits stratégiques. Mais choisir les bons endroits s’avère plus complexe dans le cas de territoires intacts ou vastes.

De nombreux groupes ont commencé à mettre au point des méthodes pour sélectionner des projets au moyen de listes de vérification fondées sur des critères types. Ces critères pouvaient comprendre le nombre d’espèces rares, les connexions à d’autres zones protégées et les perturbations d’origine humaine. Ces listes de vérification ont mené à une nouvelle approche en matière de planification de la conservation et ont changé la manière dont nous sélectionnons aujourd’hui les projets.

La planification systématique de la conservation a d’abord été présentée à de nombreux scientifiques en conservation il y a près de 20 ans. Ce type de planification de la conservation repose encore fortement sur les connaissances locales, mais intègre la quantité croissante de données aujourd’hui disponibles sur la faune et l’utilisation du territoire. À peu près au même moment où le concept de planification systématique de la conservation prenait de l’ampleur, des groupes comme NatureServe Canada et Études d’oiseaux Canada travaillaient à la création de nouvelles bases de données sur les espèces et les habitats. De plus, les programmes informatiques capables de regrouper, de cartographier et d’analyser les données sur les espèces, les habitats et l’utilisation des terres devenaient plus puissants et accessibles.

Conservation de la nature Canada (CNC) a été parmi les premiers à adopter ce nouveau type de planification et a dirigé la mise au point des plans de conservation dans le sud du Canada. Ces plans de conservation aident à déterminer les aires prioritaires dans chaque région écologique. De nombreux critères ont influencé le choix des aires prioritaires. Certaines abritent un nombre élevé d’espèces ou d’habitats rares. Certaines tirent parti de parcs nationaux et provinciaux existants. Certaines sont essentielles aux animaux migrateurs. D’autres offrent des possibilités de conservation immédiates. Bon nombre des meilleurs sites répondent à tous ces critères.

Depuis 2005, CNC a principalement concentré ses efforts sur ces aires prioritaires. Nous avons élaboré des plans de conservation d’aires naturelles (PCAN) pour ces zones, ainsi que des plans de conservation des propriétés de CNC qui s’y trouvent.

L’ensemble de nos PCAN respecte maintenant les Normes ouvertes pour la pratique de la conservation. Ces normes s’inscrivent dans un projet international qui vise à fournir une rigueur scientifique accrue et un plus grand accès aux outils pour soutenir un processus décisionnel crédible en matière de conservation. Grâce à ces mesures, les organisations de conservation et leurs alliés sont assurés de protéger les bonnes zones et de mettre en œuvre les actions adéquates, avec l’engagement des collectivités et des intervenants.

De plus, les normes ouvertes sont un peu comme la pierre de Rosette de la conservation; elles offrent un langage commun pour la conservation et une compréhension commune des pratiques exemplaires. Au Canada, les normes ouvertes outillent une communauté dynamique de planificateurs en conservation qui ont eu du mal à collaborer dans le passé. Des organisations comme CNC peuvent comparer les plans de conservation de partout au pays pour relever les problèmes et les solutions de conservation les plus fréquents, afin d’adapter facilement les pratiques de gestion en fonction des leçons tirées.

Atelier sur les Normes ouvertes organisé par le réseau des coachs de la conservation (Photo de CNC)

Atelier sur les Normes ouvertes organisé par le réseau des coachs de la conservation (Photo de CNC)

Plus tôt cette année, CNC a organisé un atelier d’une semaine à l’intention de 22 planificateurs en conservation venus de partout au Canada pour leur permettre d’en apprendre davantage sur les normes ouvertes et de les intégrer à leur travail. Cet atelier a été financé en grande partie grâce à la générosité d’Eliza Mitchell, une sympathisante de longue date de CNC. Le Réseau des coachs de la conservation (CCNet) a animé l’atelier, auquel ont participé CNC, Environnement et Changement climatique Canada, Parcs Canada et la Carolinian Canada Coalition. En plus de faire part des pratiques exemplaires pour l’utilisation des normes ouvertes, l’atelier a abordé la façon d’intégrer le changement climatique au processus décisionnel relatif à la conservation. Il a également analysé la manière de tirer profit des expériences de l’Australie, y compris les connaissances et la participation des peuples autochtones, pour améliorer les résultats de conservation au Canada.

Atelier sur les Normes ouvertes organisé par le réseau des coachs de la conservation (Photo de CNC)

Atelier sur les Normes ouvertes organisé par le réseau des coachs de la conservation (Photo de CNC)

L’un des principaux messages des coachs de la conservation est que les processus de planification de la conservation pourraient être plus importants que le plan de conservation. Même si la science et les renseignements sont importants pour éclairer la prise de décision, les plans sont mis en œuvre par des gens engagés et motivés à prendre des mesures judicieuses pour les terres dont ils se soucient. La formation de coachs de la conservation souligne le pouvoir transformateur de l’intégration des connaissances et des valeurs d’un large éventail de participants.

Les nouveaux coachs de la conservation de CNC ont quitté cette formation intensive avec des compétences tangibles en animation de groupes et en prise de décisions pour mobiliser les collectivités et intervenants dans la mise au point de plans de conservation efficaces. Lorsque nous travaillons ensemble, en ayant des approches concertées et une compréhension commune de ce qui doit être protégé, nous pouvons prendre de meilleures décisions importantes au sujet de la faune et des habitats qui doivent être protégés dès aujourd’hui.

Liens d’intérêt (en anglais)

NatureServe Canada

Normes ouvertes pour la pratique de la conservation

Réseau des coachs de la conservation (CCNet)

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