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Rhodora (photo de Jean Isaacs)

Rhodora (photo de Jean Isaacs)

Jardinage de plantes indigènes 101

Rosier des prairies (Photo de Karol Dabbs)

Rosier des prairies (Photo de Karol Dabbs)

Aidez la biodiversité en intégrant des plantes indigènes à vos aménagements paysagers

Par l'introduction de plantes indigènes et la création d'un aménagement paysager judicieux, vous offrez de petits habitats naturels à plusieurs espèces animales et végétales. Un terrain ou un balcon bien aménagé peut en effet offrir aux oiseaux et aux insectes pollinisateurs, comme les papillons, plus d’espace vital et de sources d’alimentation, ainsi que des abris contre les prédateurs. Aussi, pour les personnes en milieu urbain, améliorer et restaurer des coins de nature rend la ville plus accueillante pour les espèces sauvages.

Dryoptère et dicentre nain (photo de CNC)

Dryoptère et dicentre nain (photo de CNC)

Par où commencer?

Déterminez d'abord le type de sol dans lequel vous jardinerez, puis informez-vous sur les plantes qui sont indigènes à votre région. Consultez un guide ou l'un des nombreux sites Web sur ce sujet. Certaines des ressources suivantes sont en anglais, mais elles sont très faciles à consulter.

Rendez-vous dans une pépinière locale ou chez un fournisseur de semences pour avoir une meilleure idée des espèces que vous pouvez cultiver. Envisagez une combinaison d'espèces qui fleurissent du printemps à l'automne, car elles fourniront du pollen et du nectar tout au long de cette période.

Avez-vous pensé à l’aspect que vous souhaitez donner à votre cour à long terme? Aimez-vous mieux les espaces ensoleillés et ouverts que vous pourrez aménager en jardins de type prairie ou pré, ou bien les jardins boisés et ombragés?

Un jardin de plantes indigènes peut évidemment aussi comprendre des arbustes et des arbres. Si vous plantez un arbre, tenez compte de sa taille une fois adulte pour déterminer s’il conviendra toujours dans 20, 40, voire 60 ans, dans l’espace que vous lui destinez. Il faut surtout tenir compte de sa position par rapport aux fils électriques aériens et aux immeubles voisins.

Outre l’ajout de plantes indigènes, vous pouvez aussi prévoir d’autres aménagements, comme un étang pour attirer les oiseaux et peut-être quelques grenouilles, ou encore un petit amas de broussailles pour offrir un abri aux petits oiseaux, comme le troglodyte des forêts, lors de leur passage dans le voisinage, au printemps et à l’automne.

Une fois toutes ces questions prises en considération, c'est le temps d'aller chercher vos semences!

Trille ondulé  (Photo de Jacques Ranger, CC BY-NC 4.0)

Trille ondulé (Photo de Jacques Ranger, CC BY-NC 4.0)

Recherche de plantes indigènes

On peut se procurer des semences et des plantes dans une pépinière locale ou un centre de jardinage. Demandez à quel endroit les plants ont été cultivés, puisque de nombreux centres vendent des plants provenant de régions situées à des centaines, voire des milliers de kilomètres de votre région. Même si ce sont ces espèces que vous souhaitez obtenir, il se pourrait qu'elles ne soient pas assez rustiques pour les conditions qui prévalent dans votre région du pays. Il est  préférable de trouver un commerce qui peut vous garantir que les plants ont été cultivés localement, et qui sont donc plus susceptibles de bien s’adapter aux conditions de votre cour ou de votre balcon. Vous pouvez aussi demander si les plants que vous avez choisis ont été cultivés et non pas prélevés dans la nature. Finalement, les semences auraient aussi avantage à avoir été produites localement et de manière éthique.

Entretien de votre jardin

Même si les aménagements de plantes indigènes exigent moins de soins que ceux qui sont très soignés, ils ne sont pas nécessairement sans entretien. S’il est bien aménagé, un milieu de plantes indigènes exigera moins d'eau et survivra plus facilement aux périodes de sécheresse. Toutefois, en attendant que vos plans soient bien établis, vous devrez les entretenir, notamment en les arrosant soigneusement pendant les périodes de sécheresse. Pour les jardins en milieux urbains, il faut savoir que les nappes phréatiques y sont souvent beaucoup plus creuses qu'ailleurs; il est donc très important d'arroser les plantes pendant les périodes de sécheresse prolongées.

Les plantes indigènes sont mieux adaptées au climat local et ont une plus grande tolérance aux espèces ravageuses que les espèces exotiques ornementales. Ainsi, les jardins de plantes indigènes peuvent prospérer sans devoir recourir à de pesticides. Ils attireront d'ailleurs des insectes qui leur seront bénéfiques et qui sont les prédateurs d'espèces ravageuses.

Si vous n’arrachez pas les mauvaises herbes régulièrement, elles feront concurrence à vos plantes indigènes et pourront se propager aux milieux naturels voisins. Vous devrez peut-être contrôler certaines des espèces indigènes les plus agressives pour éviter qu'elles se propagent. Même si la nature peut prospérer sans intervention humaine, votre terrain ou balcon n’en est qu’une réplique à petite échelle et il pourrait être plus difficile d’y assurer le même équilibre entre espèces que dans la nature. Un peu comme ce que font les employé(e)s qui travaillent à l'intendance des propriétés de CNC, vous devrez peut-être entretenir soigneusement votre jardin afin d’assurer que sa diversité soit maintenue au fil du temps.

Violettes bleues (photo de CNC)

Violettes bleues (photo de CNC)

Votre jardin en hiver

Durant la saison froide, les jardins de plantes indigènes profitent aussi à la faune. À l'automne, plutôt que de procéder au nettoyage habituel de votre jardin, penser y laisser des tiges, des branches et des feuilles de végétaux morts. Les baies et les graines qui se trouvent toujours sur les tiges nourriront de nombreuses espèces d'oiseaux durant ce moment de l'année où la nourriture se fait rare. Plusieurs animaux, tels que les crapauds, les grenouilles et certains papillons, passent l'hiver tapis dans la litière de feuilles, qui leur sert de couverture contre le froid et les fluctuations de température. Certaines espèces d'abeilles hivernent dans les tiges et les branches de plantes mortes, et un tas de broussailles peut servir d'abri à de nombreuses espèces, comme des écureuils et des oiseaux.

Récolte le fruit de votre labeur

La présence de plantes indigènes vous donnera probablement plus d’occasions d’observer la faune. Les plantes produisant une grande quantité de nectar attirent les papillons et les colibris, et certaines plantes indigènes qui produisent des baies à la fin de l’été attirent les oiseaux chanteurs des forêts lors de leur migration vers le Sud. Sur un terrain, l’ajout d’un petit étang bien situé avec de l’eau qui ruisselle pourrait attirer à la fois des oiseaux (qui vont y reconnaître le son des ruisseaux des boisés) ainsi que des amphibiens, comme les grenouilles vertes (qui se dispersent dans le paysage durant l’été).

Un aménagement naturel peut également être amusant pour les enfants, qui sont tout naturellement enclins à explorer les milieux humides et les ruisseaux, à jouer dans la boue, à se salir et à découvrir de nouveaux insectes et de nouvelles plantes. Ces aménagements de plantes indigènes et les espèces sauvages qu'ils fréquenteront stimuleront sûrement leur intérêt pour la nature.

Créez un parterre plutôt qu’une pelouse

Nous vous invitons à visionner cette vidéo (en anglais) où le regretté Bill Freedman, ex-bénévole et membre du Conseil d’administration de CNC, décrit comment il a aménagé son jardin urbain.

 

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