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Boisé Papineau, Laval, Qc (Photo de CNC)

Boisé Papineau, Laval, Qc (Photo de CNC)

Renard véloce (Photo de Karol Dabbs)

Renard véloce (Photo de Karol Dabbs)

Renard véloce

Filant dans la prairie à des vitesses pouvant atteindre les 60 km/heure, ce renard porte bien son nom!

À quoi ressemble cette espèce?

Le renard véloce est le plus petit représentant de la famille des canidés d'Amérique du Nord. Il a la taille d’un chat domestique et son poids peut atteindre les 3 kilogrammes. Son pelage, qui est roux-jaunâtre et gris, comporte une bande grise qui va de son dos jusqu’à sa queue dont l’extrémité est noire. Son ventre est plus clair et les côtés de son museau sont noirs. Le renard véloce est plus petit que le renard roux et sa fourrure est plus claire.

Où vit cette espèce?  

L’aire de distribution du renard véloce s’étend du sud de l’Alberta et de la Saskatchewan, jusqu’au Texas et au Nouveau-Mexique (É.-U.). En date de 2009, l’espèce occupe seulement environ 3 % de son aire de distribution historique au Canada. Plusieurs de ses populations sont désormais isolées.

Canadian distribution of swift fox (Map by NCC)

(Cliquez pour agrandir)

Au Canada, le renard véloce se trouve uniquement dans des régions restreintes des prairies de l’Alberta et de la Saskatchewan. Puisque plus de 80 % des prairies indigènes du Canada ont disparu, et que cette tendance se poursuit, leur protection est vitale pour le renard véloce et d’autres espèces qui dépendent de cet habitat.

Puisque ce petit renard passe plus de temps que tout autre membre de la famille des canidés sous terre, son terrier est très important de sa survie. Il l’utilise d’ailleurs toute l’année pour se protéger de ses prédateurs et pour élever ses petits.

De quoi se nourrit cette espèce?

Il se nourrit principalement de rongeurs, mais aussi d'oiseaux et de leurs œufs, d'insectes, de plantes et de charognes. Il chasse principalement la nuit. Le jour, il profite de la chaleur du soleil près de son terrier.

Quel est le statut de conservation de cette espèce?

Le renard véloce a été désigné comme espèce menacée par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC); il demeure en péril en raison de la perte et la fragmentation de son habitat. Les populations de renards véloces sont aussi restreintes en raison de la prédation par les coyotes et les aigles royaux, ainsi que de la concurrence avec les coyotes et les renards roux. L'empoisonnement est également une menace pour cette espèce. Par le passé, le renard véloce était ciblé par un programme de contrôle des prédateurs, ce qui n’est plus le cas maintenant. L’espèce demeure exposée aux risques d'empoisonnement accidentel à cause des mesures prises pour lutter contre les rongeurs et d'autres prédateurs. Des réglementations et des règles fédérales et provinciales visent toutefois à minimiser le recours à ces poisons dans les zones où se trouvent des renards véloces.

Un rétablissement « haute vitesse »

Le retour du renard véloce est l’une des plus belles histoires de réintroduction d’une espèce au Canada. Autrefois abondant dans les prairies à herbes courtes et les prairies mixtes du sud de la Saskatchewan et du Manitoba, il est disparu du pays en 1930. Cette disparition s’explique principalement par la perte d’habitat causée par la conversion des prairies en terres agricoles.

En 1973, un programme privé de rétablissement a permis d’élever en captivité des renards véloces aux États-Unis, pour éventuellement les réintroduire dans la nature au Canada. Appuyé par des organismes fédéraux, des organismes sans but lucratif et des intervenant(e)s du milieu universitaire, dont le Cochrane Ecological Institute et le Conservation Research Centre du Zoo de Calgary, ce programme a mené à l’une des réintroductions d’espèce les plus réussies au pays. Les premiers renards véloces élevés en captivité ont été relâchés en 1983 le long de la frontière entre l’Alberta et la Saskatchewan et dans la région de la crête de la rivière Milk. Ces renards ont survécu et, au fil des ans, ont été rejoints par d’autres congénères élevés en captivité. De 1983 à 1997, plus de 900 individus ont été relâchés en Alberta et en Saskatchewan.

Selon un rapport du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), on trouve présentement au Canada 523 renards véloces. Cette population, qui semble stable, est maintenant liée à l’État américain voisin du Montana et vit en retrait d’autres populations de renards véloces aux États-Unis.

Que fait CNC pour protéger l’habitat de cette espèce?

Dans les zones de prairies, comme le sud-est de l'Alberta, le travail à l'échelle du paysage de Conservation de la nature Canada (CNC) contribue à protéger l'habitat du renard véloce.

En juillet 2018, un terrier de renards véloces a d’ailleurs été découvert sur un site de conservation de CNC dans cette région. Voilà qui démontre que le travail de conservation et de gestion de terres privées d’organisations comme CNC vient en aide à des espèces en péril, dans ce cas-ci en fournissant à une espèce menacée un milieu naturel favorisant son rétablissement. CNC adopte une approche non interventionniste pour permettre à cette famille de grandir et de s’épanouir. Chaque année, nous vérifions les signes d'activité et surveillons occasionnellement, et à distance, la tanière à l'aide de caméras installées sur le site avant la naissance des petits.

Mentionnons que le renard véloce a aussi été observé dans l'aire de conservation de la prairie patrimoniale Old Man on Old Man on His Back; la dernière observation datant de 2019. En travaillant avec les collectivités, d’autres organismes de conservation et les propriétaires fonciers, CNC continuera de protéger et de gérer ces milieux naturels pour que des espèces comme le renard véloce trouvent des milieux sauvages où ils pourront vivre.

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