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Polémoine de Van Brunt (Photo de Joanie Bélanger, BEA)

Polémoine de Van Brunt (Photo de Joanie Bélanger, BEA)

Pin flexible (Photo de Famartin/Wikimedia Commons)

Pin flexible (Photo de Famartin/Wikimedia Commons)

Pin flexible

Où se trouve cette espèce?

Le pin flexible, ou pin blanc de l’Ouest, est un arbre des sous-régions subalpine et montagnarde des Rocheuses. L’espèce est commune dans l’Ouest américain et dans certaines régions de l’ouest du Mexique, mais ses populations peuvent être éparses et isolées. C’est dans le sud de la Colombie-Britannique et de l’Alberta que se trouve la limite septentrionale (nord) de son aire de distribution.

Dans des conditions écologiques optimales, le pin flexible peut vivre plus de 1 000 ans, n’atteignant la maturité qu’à l’âge d’environ 50 ans. Un spécimen poussant dans le col Crowsnest, en Alberta, est réputé être le plus vieil arbre de la province, avec un âge estimé entre 1 150 et 1 450 ans. Trois spécimens se trouvant aux États-Unis ont aussi un âge estimé entre 1 000 et 2 000 ans. Le nom commun de cette espèce, de même que son nom latin (pinus flexilis) font référence à la grande souplesse de son bois. Cette souplesse est une excellente adaptation pour un arbre soumis à de lourdes charges de neige et de glace.

Canadian distribution of Limber pine (Map by NCC)

(Cliquez pour agrandir)

À quoi ressemble cette espèce, et dans quels milieux pousse-t-elle?

Le pin flexible croît dans les milieux de faible et moyenne altitude, seul ou en groupes fortement espacés. Il peut pousser en bosquets avec ses congénères, ou parfois avec des pins à écorce blanche et d’autres conifères. L’écorce du pin flexible est gris-argenté dans sa jeunesse, et devient rugueuse et plus foncée quand il avance en âge. Ses aiguilles vertes bleutées poussent en faisceaux serrés de cinq au bout de ses branches. Les branches basses des arbres âgés peuvent être très longues et tombantes, avec les extrémités pointant vers le haut. Le pin flexible se distingue du pin à écorce blanche par ses cônes plus gros, d’un brun jaunâtre et de forme cylindrique (8 à 20 centimètres) et dont les écailles sont plus épaisses vers la pointe.

Dans des conditions idéales, le pin flexible peut atteindre de 12 à 15 mètres de hauteur. Toutefois, puisqu’il pousse souvent dans des zones exposées, comme les terrains escarpés et rocailleux des montagnes Rocheuses, il mesure le plus souvent moins de 5 mètres.

Pin flexible (Photo de Wikimedia Commons)

Pin flexible (Photo de Wikimedia Commons)

Quel rôle écologique cette espèce joue-t-elle?

Espèce clé dans les zones de faible et de moyenne altitude, le pin flexible représente une source de nourriture importante pour de nombreuses espèces animales. Ses graines sont en effet une source de nourriture pour les petits mammifères, les ours et les oiseaux. Plus particulièrement, l’alimentation du cassenoix d’Amérique se compose principalement de graines de pin flexible et de pin à écorce blanche.

Le pin flexible fait partie des premières espèces à s’installer après un feu et facilite l’établissement d’autres plantes en leur fournissant un abri. Le cassenoix d’Amérique facilite l’établissement du pin flexible en retirant ses graines des cônes et en les dispersant dans des cachettes à travers le paysage. Bien qu’il n’existe aucune description d’une utilisation par les autochtones aussi loin dans le nord dans l’aire de distribution de l’espèce, les peuples Navajo, Chiricahua et Mescalero, plus au sud, ont utilisé les graines du pin flexible par le passé à des fins médicales et comme nourriture.

Quel est le statut de conservation de cette espèce?

Le pin flexible est une espèce en voie de disparition au Canada et certaines sous-populations risquent de disparaître à l’échelle locale. Son aire de répartition au Canada a été grandement affectée par un certain nombre de menaces, dont le dendroctone du pin ponderosa et la suppression des incendies, mais la rouille vésiculeuse du pin blanc, une maladie fongique, est la principale cause du déclin de ses populations.

En 2009, des inventaires menés sur certains sites de Colombie-Britannique abritant des pins flexibles ont permis d’estimer que près de 45 % des arbres étaient atteints de la rouille vésiculeuse, et que 35 % étaient morts. D’après ces inventaires, on prévoit qu’environ les deux tiers des spécimens matures seront perdus d’ici les 100 prochaines années.

Que fait CNC pour aider à protéger cette espèce?

Conservation de la nature Canada (CNC) est impliqué dans des travaux effectués sur de nombreux sites du sud-ouest de l’Alberta, de même que sur les versants est des Rocheuses où l’on retrouve des pins flexibles. Cette espèce croît sur les crêtes montagneuses exposées de plusieurs aires de conservation du sud-ouest de l’Alberta, dont le ranch Waldron, le ranch King et le ranch OH. De petites populations sont également présentes sur les versants ouest des Rocheuses, dont les aires de conservation lac Columbia – Lot 48 et Luxor Linkage, en Colombie-Britannique. En 2015, avec l’aide de jeunes des écoles de la région, CNC a planté 500 pins flexibles à son site de conservation du lac Columbia – Lot 48.

En plus de protéger des habitats, l’équipe de CNC de l’Alberta mène des efforts de replantation sur plusieurs sites, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et des Parcs de l’Alberta et la Whitebark Pine Ecosystem Recovery Foundation. Au cours des dernières années, des évaluations ont été menées dans le sud-ouest de l’Alberta en vue de déterminer les aires prioritaires où replanter des semis de pins flexibles, les sites où pourraient pousser des spécimens résistants à la rouille vésiculeuse et découvrir les endroits où l’espèce était autrefois présente, mais ne pousse plus, ainsi que pour ajouter d’autres données sur la présence de peuplements de pins flexibles sur les terres privées afin de contribuer aux efforts de rétablissement.

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