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Alliaire officinale, espèce envahissante (photo de CNC)

Alliaire officinale, espèce envahissante (photo de CNC)

Alliaire officinale, espèce envahissante, forêt Clear Creek, Ontario (photo de CNC)

Alliaire officinale, espèce envahissante, forêt Clear Creek, Ontario (photo de CNC)

Alliaire officinale

L'alliaire officinale est une plante exotique envahissante. Arrivée en Amérique du Nord avec les premiers colons, cette espèce s'étend maintenant à travers le continent à un rythme de 6 400 kilomètres carrés par année — soit l'équivalent de 10 fois la superficie de Toronto.

Le succès de l'alliaire officinale repose sur plusieurs facteurs. Outre l'absence de prédateurs naturels en Amérique du Nord, son manque de goût et sa production de cyanure en font un choix défavorable pour la plupart des herbivores indigènes.

Étalement

Tout comme un bel aménagement floral se fait envahir par les mauvaises herbes si personne ne s'en occupe, l'alliaire officinale s'étend rapidement et largement dans les sous-bois. Sa prolifération est favorisée par le broutage excessif des plantes indigènes par les populations denses des cerfs de Virginie et par les activités récréatives intenses qui perturbent les sols forestiers et répandent les semences d'alliaire officinale.

L'alliaire officinale jouit d'une floraison précoce, profitant de la voûte forestière ouverte typique du printemps dans les forêts de feuillus pour devancer la floraison des plantes indigènes qui la suivent. Elle doit le succès de son envahissement en partie à son cycle de vie de deux ans; les pousses automnales de la première année hivernent sous forme de feuilles basses en forme de cœur, prêtes à tirer le maximum des premiers rayons de soleil printanier à la fonte des neiges.

D'autres éléments suggèrent que l'alliaire officinale modifie la composition des forêts au fil des années, en créant un environnement plus favorable pour elle-même, au détriment des autres espèces pratiquement éliminées des sous-bois, changeant parfois même la composition forestière.

En quoi est-elle une menace?

Les effets néfastes de l'alliaire officinale sur les piérides de Virginie maintenant rares se manifestent de deux principales façons : la réduction des plantes hôtes indigènes dans les sous-bois, et l'impact direct des toxines produites par la plante en question. Ces effets sont particulièrement nuisibles du fait de la ressemblance entre l'alliaire officinale et la rare plante hôte de la piéride de Virginie, la dentaire indigène (cardamine).

Les piérides de Virginie se nourrissent principalement des dentaires indigènes, tant au stade larvaire (chenille) qu'au stade adulte de leur vie. C'est également sur la dentaire que la piéride de Virginie femelle pondra ses œufs. À l'éclosion des œufs, les chenilles se nourrissent des feuilles de la dentaire. L'alliaire officinale ressemble tant à la dentaire que les piérides de Virginie peuvent parfois les confondre et pondre leurs œufs sur l'alliaire.

À mesure que se raréfie la dentaire dans un sous-bois dominé par l'alliaire officinale, de plus en plus de piérides de Virginie pondront leurs œufs sur l'alliaire. Mais l'alliaire officinale ne soutient pas les larves de la piéride de Virginie. L'éclosion des œufs est beaucoup moins importante sur les alliaires officinales que sur les dentaires, et les quelques chenilles qui finiront par survivre seront empoisonnées par les toxines contenues dans les feuilles de la plante dont elles se nourriront.

Que fait CNC pour combattre cet envahisseur?

Dans le cas de la piéride de Virginie, CNC travaille activement à réduire la fragmentation de son habitat, et à contrôler les populations d'alliaire officinale dans ses milieux protégés ainsi que dans les aires avoisinantes.

CNC participe à des groupes de travail sur les plantes envahissantes, assiste à des conférences et publie des rapports sur l'alliaire officinale et autres plantes exotiques menaçantes. En collaborant avec ses partenaires, les propriétaires et les bénévoles, CNC apporte sa contribution à la lutte pour contrôler l'alliaire officinale.

Ces efforts sont favorables non seulement pour la piéride de Virginie, mais toutes les espèces indigènes, autant pour les plantes que pour les animaux, y compris pour huit autres espèces rares de papillons, dont deux sont déjà disparues de l'Ontario.

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