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L’avenir devant soi

Les jeunes sont devenus une force inébranlable quand il s’agit d’utiliser leurs voix pour sauvegarder la biodiversité et l’environnement

By Jenn Thornhill Verma, journaliste pigiste

Rebekah Neufeld parle des chênes à gros fruits derrière la ferme où elle a grandi à Ninette, au Manitoba, comme on parle de gens qu’on connaît. « Ils nous ont toujours été utiles, que ce soit pour s’amuser à y grimper ou comme source de bois de chauffage ». Elle dit aussi apprécié les chênes pour leur résilience. À l’aube de la trentaine, Rebekah, qui travaille depuis 10 ans à Conservation de la nature Canada (CNC), occupe présentement le poste de gestionnaire intérimaire de la science de la conservation pour la région du Manitoba.

Elle explique : « Les chênes à gros fruits croissent dans des habitats secs, chauds, rocheux ou sablonneux; ils ont des allures de survivants trapus aux branches noueuses. Ils prospèrent dans les forêts denses le long des vallées fluviales et des plaines inondables, ou poussent en hauteur en déployant leurs branches dans les prairies ouvertes où ils peuvent survivre aux feux de prairie et aux hivers rigoureux. Je suis chez moi dans la nature. Elle est source de plaisir, de subsistance et de protection. Elle fait partie de moi, même si elle demeure un immense et fascinant mystère. »

Rebekah déborde de l’énergie et de l’enthousiasme propres aux jeunes lorsqu’elle parle de la nature et des moyens de protéger les espaces naturels les plus précieux du Canada. Elle est bien entourée à CNC, où 40 % du personnel est âgé de moins de 35 ans.

Partout dans le monde, les jeunes sont devenus une force inébranlable (on pourrait dire comme le chêne à gros fruits) quand il s’agit d’utiliser leurs voix et de faire connaître leurs valeurs afin de sauvegarder la biodiversité et l’environnement.

Regarder vers l’avenir

« Une solide main-d’œuvre composée de jeunes de 18 à 35 ans représente un avantage stratégique, car ils nous incitent à rester concentrés sur l’avenir, à mettre en place des mesures plus audacieuses, à penser de façon novatrice et à tenir compte des impacts à long terme », affirme la présidente et chef de la direction de CNC, Catherine Grenier.

« Travailler avec les jeunes offre un aperçu de ce à quoi ressemblera l’avenir, ajoute-telle. Dans notre domaine, il est important que tous les groupes d’âge soient représentés, et particulièrement celui des jeunes adultes, car ce sont eux qui verront le fruit de notre travail dans 5, 10, 15 ou 25 ans. »

« En repensant aux grandes réussites de CNC depuis un certain temps, on s’aperçoit que des jeunes ont participé à presque chacune d’entre elles », mentionne Megan Lafferty, responsable des mesures de protection des terres de CNC. « Par exemple, ce sont des jeunes qui ont dirigé le projet de la baie Vidal, notre plus grand projet à ce jour en Ontario. De la collecte de fonds à la réalisation de projets, nombre de jeunes ont joué un rôle déterminant dans la réussite de notre campagne Laissez votre signature. Et ils nous poussent à faire plus, et mieux. »

Megan Lafferty s’est jointe à Catherine Grenier pour notre entretien d’aujourd’hui sur la manière dont les jeunes ouvrent la voie pour la conservation des milieux naturels. Cette entrevue conjointe est un indice subtil, mais important, démontrant que la présence marquée de jeunes à CNC n’est pas le fruit du hasard, mais une volonté. Âgée de 32 ans, Megan Lafferty dirige un groupe de travail composé de jeunes membres du personnel responsables de faire des recommandations à la direction en se basant sur l’approche « par les jeunes, pour les jeunes », bien connue comme étant une condition préalable à un engagement significatif de leur part.

« Les jeunes savent ce dont leur génération a besoin, renchérit Megan, et quand ils vont de l’avant avec un objectif clair en tête, leurs visions nouvelles et leurs valeurs uniques contribuent aux efforts de conservation. »

« Les jeunes d’aujourd’hui sont davantage concernés par les impacts sociaux. Ils ont une vision plus globale de leurs actions et des conséquences de celles-ci, ainsi que de l’interrelation entre nos activités, selon Megan Lafferty. On constate de plus en plus à quel point les défis auxquels nous sommes confrontés sont reliés aux changements climatiques et à la biodiversité. Il est important de soutenir les jeunes qui comprennent cette interrelation si nous voulons parvenir à relever ces défis. Rappelons-nous également que les jeunes leaders d’aujourd’hui sont les leaders mondiaux de demain. »

« En matière de climat et de biodiversité, les jeunes ne sont pas seulement les leaders de demain, ils sont les seuls leaders », lance James Bartram, président du Comité canadien de l’Union internationale pour la conservation de la nature (CCUICN). Cette déclaration audacieuse provient d’un fervent partisan de l’apprentissage intergénérationnel, une approche qui permet à des personnes de tous âges d’apprendre ensemble et les unes des autres.

La déclaration de James Bartram ne vise toutefois pas à minimiser la contribution des générations précédentes. Il reconnaît simplement que c’est grâce aux jeunes si on aborde maintenant les changements climatiques lors des conversations mondiales, et soutient qu’il n’en sera de même pour la biodiversité que si les jeunes sont éduqués, outillés et capables de diriger.

Afin d’aider les jeunes adultes à développer leur leadership dans le domaine de la conservation, le CCUICN offre depuis de nombreuses années un programme destiné à ceux et celles qui souhaitent devenir ambassadeurs de la jeunesse. L’organisme gère également le Réseau des jeunes professionnels de la conservation au Canada, un réseau virtuel inclusif en pleine croissance de plus d’un millier de membres, qui permet à ces jeunes leaders de faire entendre leurs voix.

Cet article est tiré du numéro Hiver 2022 du Magazine Conservation de la nature Canada. Cliquez ici pour savoir comment recevoir notre magazine.

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