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Isthme de Chignectou

L’isthme de Chignectou est une étroite bande de terre qui relie la Nouvelle-Écosse continentale au Nouveau-Brunswick et au reste de l’Amérique du Nord. Pendant des siècles, les Premières Nations Mi’kmaq s’y sont rassemblées pour chasser la sauvagine, le poisson, l’orignal, l’ours et le porc-épic. Le nom « Chignectou » provient du mot mi’kmaq « Siknikt », qui se traduit par « site de drainage » et fait référence à la région des grands marais.

Ne mesurant que 21 kilomètres de large dans sa partie la plus étroite, l’isthme sépare deux grands plans d’eau, soitla baie de Chignectou, un sous-bassin de la baie de Fundy, et le détroit de Northumberland, un bras du golfe du Saint-Laurent, dans l’océan Atlantique. La zone d’environ 50 kilomètres de long, située entre Moncton et Amherst, est de plus en plus vulnérable aux graves effets des changements climatiques, en plus d’être l’une des régions du Canada les plus sensibles à la hausse du niveau des mers. L’importance écologique de l’isthme de Chignectou est vitale pour assurer la connectivité entre la faune, la flore et les humains, ainsi que celle du transport et du commerce modernes. De nos jours, ce paysage naturel est fragmenté par une autoroute majeure, des routes rurales, une voie ferrée, des terres agricoles et des régions urbaines. Il est plus important que jamais de conserver et de maintenir connectés et intacts les habitats naturels qui subsistent; un équilibre écologique doit être maintenu pour que la nature et les humains puissent continuer à y prospérer.

Historique du projet

En 2010, Conservation de la nature Canada (CNC) a commencé son travail sur l’isthme de Chignectou en faisant l’acquisition d’une première parcelle de terre du côté du Nouveau-Brunswick. Au cours des 12 dernières années, CNC a conservé un peu plus de 2 200 hectares grâce à de multiples dons et acquisitions de terres des deux côtés de la frontière.

L’organisme poursuit ses activités d’intendance et le développement de ses efforts de conservation le long de ce corridor écologique essentiel. La ville d’Amherst, le comté de Cumberland, les provinces du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement fédéral, d’autres organismes de conservation et des communautés autochtones œuvrent ensemble à la conservation d’habitats dans la région. Les autres aires protégées des environs sont : l’aire naturelle protégée de la tourbière de Canaan (N.-B.), le Chignecto Game Sanctuary (N.-É.), l’aire naturelle de l’isthme de Chignectou (N.-É.), la réserve nationale de faune de Chignectou (N.-É.), la réserve nationale de faune du marais John Lusby (N.-É.) et la réserve nationale de faune de Tintamarre (N.-B.).

Valeurs de conservation

L’isthme de Chignectou est principalement couvert de forêt Wabanaki (acadienne), mais on y trouve aussi en plus petits nombres des forêts matures ou anciennes, ainsi qu’une variété de milieux humides d’eau douce, des marais d’eau salée côtiers, des rivières à marée et des vasières. Il constitue un important corridor écologique où des espèces peuvent se déplacer librement de la Nouvelle-Écosse au Nouveau-Brunswick, ainsi que dans l’est du Canada et des États-Unis, ce qui est essentiel à leur survie. Des espèces comme l’orignal, le lynx et l’ours ont besoin de vastes milieux naturels connectés pour trouver toute une variété de sources de nourriture et pour assurer la diversité génétique et la croissance de leurs populations. Ce corridor est particulièrement important pour assurer le déplacement des orignaux entre la Nouvelle-Écosse (isolée) et le Nouveau-Brunswick. Cette espèce est abondante au Nouveau-Brunswick alors qu’elle est en voie de disparition en Nouvelle-Écosse continentale. Les habitats naturels de l’isthme permettent aux orignaux de migrer, de se reproduire et d’accroître leur population en Nouvelle-Écosse. En plus de l’orignal, on y trouve de nombreuses autres espèces en péril, dont la paruline du Canada, le moucherolle à côtés olive, le quiscale rouilleux et la grive des bois, des oiseaux qui dépendent tous des milieux humides boisés. L’isthme est aussi une halte essentielle pour les oiseaux de rivage et la sauvagine. Les marais des milieux humides fournissent des aires de nidification au canard noir, à la sarcelle d’hiver et au canard branchu, tandis que les rivières et les ruisseaux abritent la tortue des bois, le pioui de l’Est et le frêne noir. Les prairies des historiques marais endigués acadiens sont considérées comme des habitats importants pour la survie d’espèces comme le hibou des marais, l’hirondelle rustique et le goglu des prés.

CNC est un membre coordonnateur du Partenariat Chignectou/Sikniktewaq, un groupe composé de plusieurs organisations environnementales, de gouvernements provinciaux et de groupes de Premières Nations Mi'kmaq. Les partenaires ont élaboré un plan échelonné sur quatre ans, qu’ils sont sur le point d’achever, pour contribuer à la conservation d’espèces en péril et encourager une plus grande biodiversité dans le district Sikniktewaq de Chignectou. Le travail du groupe dans la région comprend des études biologiques sur l’ensemble des habitats, la surveillance et la recherche sur les oiseaux en péril, la sensibilisation et l’éducation des propriétaires fonciers, la restauration de terres forestières, la création de milieux humides, le clôturage de cours d’eau pour protéger l’habitat d’espèces en péril, ainsi que la modélisation et l’évaluation de l’habitat de la tortue des bois. Son objectif est d’évoluer vers une vision à plus long terme quant à la protection de la région et des espèces végétales et animales qui dépendent de ce corridor écologique essentiel.

Principaux membres du partenariat Chignectou/Sikniktewaq

  • Oiseaux Canada
  • Société pour la nature et les parcs du Canada – Section du Nouveau-Brunswick
  • Community Forests International
  • Confédération des Mi'kmaq continentaux
  • Cumberland Wilderness
  • Dalhousie University - 'École d'études sur les ressources et l'environnement
  • Canards Illimités Canada
  • Environnement et Changement climatique Canada
  • Service canadien de la faune
  • Fort Folly Habitat Recovery
  • Gouvernement du Nouveau-Brunswick- Département des Ressources naturelles et Développement de l’énergie
  • Gouvernement de la Nouvelle-Écosse - Département des Terres et des Forêts
  • Gouvernement de la Nouvelle-Écosse- Département de l’environnement
  • Mi'gmawe'l Tplu'taqnn inc.
  • Conservation de la nature Canada

Environnement et Changement climatique Canada est le principal bailleur de fonds du Programme des lieux prioritaires désignés par les collectivités pour les espèces en péril.

 

Pour en savoir plus sur notre travail sur l’isthme de Chignectou :

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