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Rivage de la propriété Novatney, île Pelée, Ontario (Photo de Sam Brinker, MORN)

Rivage de la propriété Novatney, île Pelée, Ontario (Photo de Sam Brinker, MORN)

Découvrez la faune et la flore de l'île Pelée

Renard gris (Photo de Ken Canning)

Renard gris (Photo de Ken Canning)

L’île Pelée, d’une superficie de 4 179 hectares (10 327 acres), est située dans les eaux turquoise, chaudes et relativement peu profondes du lac Érié en Ontario. Se trouvant à quelques kilomètres à peine de la frontière américaine, elle est l’île habitée la plus au sud du Canada. Elle se trouve à la même latitude que le nord de la Californie, mais son climat s’apparente davantage à celui des Carolines, sur la côte est américaine. L’île Pelée est la plus grande d’une série d’îles connues sous le nom d’îles de l’ouest du lac Érié, et fournit un habitat à de nombreuses espèces rares à l’extrême nord de leur aire de répartition. Voici quelques-unes des nombreuses espèces qui vivent dans cet endroit particulier.

Les canidés de l’île Pelée

Prés et forêts offrent un habitat aux coyotes et aux renards roux (Photo de CNC)

Prés et forêts offrent un habitat aux coyotes et aux renards roux (Photo de CNC)

Trois espèces de canidés sont indigènes à l’île Pelée. Vous connaissez probablement le coyote et le renard roux, deux espèces communes partout en Ontario. Cependant, l’île Pelée abrite également le renard gris, un petit mammifère qui grimpe aux arbres comme un chat. On le trouve partout aux États-Unis, jusqu’en Amérique du Sud. Toutefois, les renards gris de l’île Pelée font partie de l’une des deux seules populations reproductrices confirmées au Canada.

Jeune renard gris (Photo de Ken Canning)

Jeune renard gris (Photo de Ken Canning)

On entend plus souvent les coyotes qu’on ne les voit. En fait, leur nom scientifique, Canis latrans, signifie « chien qui aboie », et ils sont considérés comme les mammifères les plus bruyants de l’Amérique du Nord. On peut entendre leurs cris collectifs au crépuscule, en particulier dans la réserve naturelle Florian Diamante et l’alvar Stone Road, dans le sud-est de l’île. Généralement, les coyotes vivent en petits groupes familiaux et ont une alimentation diversifiée qui comprend des lapins, des rongeurs et parfois d’autres canidés.

Coyote dans un alvar (Photo de Bill Macintyre)

Coyote dans un alvar (Photo de Bill Macintyre)

Les renards roux se sont bien adaptés à la vie à proximité des humains et sont l’espèce de canidé que vous avez le plus de chances d’observer sur l’île. Ils aménagent parfois leurs terriers sous de vieux bâtiments, et les renardeaux peuvent parfois faire preuve de beaucoup d’audace et de curiosité. Au printemps, avec un peu de chance, vous pourriez les voir faire des culbutes et jouer dans l’herbe devant une maison ou sur le terrain d’une ferme. Les renards roux se nourrissent principalement de souris et d’autres rongeurs, mais aussi de lapins, d’insectes et de reptiles.

Le renard gris est plus petit et plus trapu que le renard roux et, au premier coup d’œil, on peut le confondre avec un raton laveur ou un chat au pelage duveteux. Cette espèce est plus sensible à la présence humaine que les coyotes ou les renards roux, ce qui contribue au déclin de ses populations dans certaines parties de son aire de répartition. Les basses températures hivernales peuvent aussi limiter son aire de répartition au Canada.

L’île Pelée, capitale canadienne de l’observation d’escargots

Escargot-tigre à bandes (Photo de CNC)

Escargot-tigre à bandes (Photo de CNC)

Beaucoup de gens viennent visiter l’île Pelée pour observer les oiseaux, mais ils se privent d’une autre manifestation unique de sa diversité : les escargots! Ces derniers, dont la réputation n’est guère enviable, ne sont pas seulement une délicieuse spécialité de la cuisine française, ils jouent un grand rôle au sein des écosystèmes. Les escargots se nourrissent de plantes, de champignons, de matières en décomposition et même de leurs semblables. Ils servent aussi de nourriture aux oiseaux, aux mammifères et aux reptiles.

Habitat d'escargots (Photo de CNC)

Habitat d'escargots (Photo de CNC)

L’escargot des bois, une espèce de grande taille à rayures jaunes et brunes, est l’escargot le plus commun en Ontario même s’il n’est pas indigène à la région. Cet habitant des jardins et des villes est plutôt une espèce envahissante venue d’Europe que l’on trouve partout sur l’île Pelée.

<i>Mesodon thyroidus</i> (white-lip globe snail) (Photo de CNC)

Mesodon thyroidus (white-lip globe snail) (Photo de CNC)

L’île Pelée est un point chaud pour les escargots. On y trouve en effet plus de 30 espèces d’escargots terrestres et de limaces, dont huit sont rares, notamment l’escargot-forestier écharge, l’escargot-tigre à bandes et l’escargot galuchat. Parmi les autres espèces dignes d’intérêt, on peut citer le Gastrocopta armifera (armed snaggletooth snail) et le Cochlicopa lubrica (glossy pillar).

<i>Neohelix albolabris</i> (white-lip snail) marqué à des fins de recherche (Photo de Annegret Nicolai)

Neohelix albolabris (white-lip snail) marqué à des fins de recherche (Photo de Annegret Nicolai)

La grande variété d’escargots sur l’île Pelée est probablement en partie attribuable à son habitat unique d’alvar, caractérisé par un sol de calcaire recouvert d’une mince couche de terre. Étant donné que les escargots ont besoin de calcium pour leur coquille et que l’on en retrouve abondamment dans les alvars, ces derniers constituent un habitat idéal. Les escargots peuvent obtenir du calcium directement de la roche et deviennent à leur tour d’importantes sources de ce minéral pour les oiseaux, qui en ont besoin pour produire des coquilles d’œufs solides.

Les escargots indigènes ne sont pas très étudiés au Canada, de sorte que le nombre exact d’espèces, leurs habitats et leur écologie ne sont pas bien connus. Nombre d’entre eux sont aujourd’hui rares ou peu communs en raison de la perte d’habitat, de la pollution ainsi que d’autres facteurs. Comme ils sont mal équipés pour se déplacer sur de longues distances, les escargots terrestres peuvent être gravement menacés par la fragmentation de leur habitat. Conservation de la nature Canada (CNC) restaure d’anciens champs agricoles de l’île Pelée pour y établir le couvert naturel qui permettra éventuellement d’en faire un habitat pour les escargots.

Le ptéléa trifolié et le perceur du ptéléa

Perceur du ptéléa (Photo de John et Jane Balaban)

Perceur du ptéléa (Photo de John et Jane Balaban)

En raison de sa latitude sud, l’île Pelée abrite de nombreuses espèces uniques que l’on ne trouve presque nulle part ailleurs au pays. Le ptéléa trifolié figure parmi celles-ci. Petit arbre à l’écorce rougeâtre et aux graines semblables à celles produites par le houblon, cette espèce aime les rivages ouverts et l’habitat des alvars, et se trouve à la limite nord de son aire de répartition en Ontario. En raison de ses besoins spécifiques en matière d’habitat, la population de ptéléa trifolié est naturellement fragmentée, ce qui en fait une espèce en péril en Ontario.

Inflorescence de ptéléa trifolié (Photo de CNC)

Inflorescence de ptéléa trifolié (Photo de CNC)

Le ptéléa trifolié abrite un papillon encore plus rare : le minuscule, mais impressionnant perceur du ptéléa. Ce papillon dépend entièrement de cette plante pour survivre, et son aire de répartition est encore plus limitée que celle de son hôte rare. Les chenilles de perceur du ptéléa creusent dans les nouvelles tiges de ptéléa trifolié, où elles se nourrissent et passent l’hiver. Le perceur du ptéléa fait partie du groupe des papillons hermines, appelés ainsi parce qu’ils sont blancs avec des taches noires, comme les fourrures d’hermine utilisées jadis pour garnir les manteaux de la royauté européenne.

Herbe à puce. Les trois folioles du ptéléa trifolié peuvent être confondues celles de l’herbe à puce. Cependant, la tige courte du foliole central du ptéléa trifolié permet de faire la distinction; sur l’herbe à puce, la tige centrale est beaucoup plus longue que les tiges des folioles latérales. (Photo de CNC)

Herbe à puce. Les trois folioles du ptéléa trifolié peuvent être confondues celles de l’herbe à puce. Cependant, la tige courte du foliole central du ptéléa trifolié permet de faire la distinction; sur l’herbe à puce, la tige centrale est beaucoup plus longue que les tiges des folioles latérales. (Photo de CNC)

Lors de votre visite de l’île, il est peu probable que vous aperceviez un perceur du ptéléa, mais restez à l’affût du ptéléa trifolié! Il s’agit de l’un des rares endroits en Ontario où vous pourriez voir cet arbre inhabituel.

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