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Réintroduire le bison au sein du paysage

Bison des prairies avec vacher sur son dos (Photo de Jason Bantle)

Bison des prairies avec vacher sur son dos (Photo de Jason Bantle)

par Kristen Martin, assistante à la coordination en science de la conservation à CNC, pour la région de la Saskatchewan

Lorsque l’on pense aux Prairies, des images de l’emblématique bison des prairies nous viennent souvent à l’esprit. Cet imposant animal a une influence d’une ampleur proportionnelle à sa taille sur les écosystèmes de cette région. Sa façon de brouter façonne la structure et la diversité des communautés végétales à travers l'ensemble du paysage. En effet, ses lourds sabots aèrent le sol, puis y enfoncent les graines de végétaux (dont beaucoup sont accrochées à sa fourrure laineuse) qui germeront par la suite. Son urine renvoie également de l’azote dans le sol, un stimulant pour la croissance des végétaux. Les sites de vautrement sont des dépressions peu profondes créées lorsque le bison donne des coups de patte et se roule sur le sol. Ces dépressions recueillent et retiennent l’eau, créant ainsi des parcelles d’habitat qui abritent des groupes d’insectes, d’amphibiens et de végétaux qui diffèrent de ceux de la prairie sèche environnante. L’impact du bison sur l’environnement se poursuit même après sa mort, puisque la décomposition de son corps enrichit le sol environnant d’un apport de nutriments.

Le bison revêt également une importance culturelle pour de nombreux peuples autochtones, notamment les Premières Nations et les communautés des Prairies. Bien plus qu’une simple source de nourriture et de peaux (pour se loger et se vêtir), le bison subvient aux besoins physiques, spirituels et émotionnels des peuples autochtones depuis des milliers d’années. En effet, cette espèce occupe une place centrale dans leurs cultures, traditions, cérémonies et récits et il existe un lien inextricable entre elle et ces peuples.

Bison, Aire de conservation des prairies patrimoniales Old Man on His Back, Sask. (Photo de Jason Bantle)

Bison, Aire de conservation des prairies patrimoniales Old Man on His Back, Sask. (Photo de Jason Bantle)

Autrefois, des millions de bisons des prairies traversaient en trombe les plaines d’Amérique du Nord. Avec l’expansion de la colonisation européenne aux 18e et 19e siècles, les populations de bisons y ont été décimées par leur surexploitation et leur massacre intentionnel par les colons. Les populations de bisons, qui se comptaient autrefois par millions, ont ainsi été réduites à moins d’un millier d'individus à la fin du 19e siècle.

Au cours des dernières décennies, les Premières Nations, les gouvernements national et provinciaux, les organisations non gouvernementales et ds collaborations menées par les Autochtones, comme le Traité du bison, ont travaillé à la réintroduction de l’espèce au sein du paysage en établissant des hardes sur leur ancienne aire de distribution. Depuis 2003, Conservation de la nature Canada (CNC) gère une petite harde de bisons des prairies dans l’aire de conservation des prairies patrimoniales Old Man on His Back (OMB) dans le sud-ouest de la Saskatchewan. Composée actuellement d’une centaine d’individus, cette harde se déplace sur environ 3 400 hectares de prairies indigènes à OMB. Toutefois, cette gestion de la harde va bien au-delà du rôle que joue le bison dans le maintien de la santé et de l’intégrité des prairies à cet endroit.

Bisons, Aire de conservation des prairies patrimoniales Old Man on His Back, Sask. (Photo de Jason Bantle)

Bisons, Aire de conservation des prairies patrimoniales Old Man on His Back, Sask. (Photo de Jason Bantle)

Récemment, CNC a travaillé avec un groupe de consultant(e)s autochtones qui ont fourni des conseils sur l'élaboration d’une stratégie de gestion à long terme pour la harde de bisons d’OMB. L’une de leurs principales recommandations était qu’en tant que gestionnaire d’une harde de bisons en santé, CNC ait la responsabilité d’offrir des occasions de perpétuer les traditions et les pratiques culturelles autochtones associées à cet animal si important. Cela inclut de fournir des bisons pour compléter ou aider à établir les hardes des Premières Nations.

En janvier dernier, 10 bisonneaux, 1 taureau de 2 ans et un groupe de bisons femelles adultes d'âges divers d’OMB, ont trouvé un nouveau foyer au sein de la Première Nation de Key, dans le cadre de l’établissement d’une nouvelle harde, qui compte également des bisons de la harde du parc national des Prairies de Parcs Canada. Fait intéressant, 2 des bisons femelles adultes faisaient partie du groupe initial de bisonneaux qui a fondé la harde d’OMB en 2003. Comme les hardes ont une structure matriarcale, ces femelles âgées seront particulièrement importantes pour aider à établir les dynamiques sociales au sein de cette nouvelle harde. Félicitations à la Première nation de Key pour avoir établi avec succès une harde de bisons!

Membres de la Première Nation de Key attendant que des bisons des prairies soient relâchés sur leurs terres (Photo de Parcs Canada)

Membres de la Première Nation de Key attendant que des bisons des prairies soient relâchés sur leurs terres (Photo de Parcs Canada)

Liens d'intérêt (en anglais)

Sites de vautrement

Traité du bison

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