facebook

Semaine canadienne de l’environnement 2021 : Les espèces que nous avons sauvées

Cygne trompette (Photo de Karol Dabbs)

Cygne trompette (Photo de Karol Dabbs)

Par Dan Kraus, biologiste principal à Conservation de la nature Canada

Note : En 2021, la Semaine canadienne de l’environnement a eu lieu au début de juin.

Pour plusieurs d’entre nous, la vie sauvage symbolise la conservation de la nature. Il n’y a rien d’étonnant à cela; les humains ont en effet côtoyé d’autres êtres vivants pour la majeure partie de leur histoire. Nous connaissions les noms et les habitudes des animaux, et nous possédions des connaissances sur les plantes qui pouvaient nous soigner ou nous nuire.

En dépit de notre lien historique avec les espèces sauvages, nous n’avons pas fait preuve d’une grande bienveillance envers plusieurs espèces avec lesquelles nous partageons la planète. Les scientifiques nous ont prévenus que nous entrions dans une ère d’extinction. Contrairement aux précédentes extinctions massives causées par des astéroïdes ou une activité volcanique extrême, celle-ci résulte de changements environnementaux provoqués par les humains. Par conséquent, jusqu’à 1 million d’espèces pourrait disparaître au cours des prochaines décennies.

Ici, au Canada, plus de 800 espèces ont été désignées comme étant en voie de disparition. Les populations de bourdons et d’oiseaux de rivage sont en chute libre. Des espèces sauvages, allant du vison de mer à la tourte voyageuse en passant par une mousse qui ne poussait autrefois que dans l’est de l’Ontario, ont maintenant disparu à jamais.

Derrière ces tendances et ces prévisions se cache une vérité toute simple : nous pouvons sauver les espèces de l’extinction. Cette affirmation n’est pas un cri de ralliement. Nous disposons en effet de preuves concrètes que les générations qui nous ont précédés sont parvenues à sauvegarder des espèces sauvages qui étaient au seuil de l’extinction.

Ces preuves sont visibles tout autour de moi. Je constate aujourd’hui la présence d’espèces qui, il y a seulement une génération, n’existaient pas là où je vis. Je pense aux cygnes trompettes qui fréquentent un milieu humide des environs, aux canards branchus qui chaque printemps explorent notre marais à la recherche de trous dans de gros arbres pour y nicher, et même aux dindons sauvages que je vois régulièrement depuis ma fenêtre.

Renard véloce, sud de l'Alberta (Photo de CNC)

Renard véloce, sud de l'Alberta (Photo de CNC)

Ces preuves sont visibles tout autour de moi. Je constate aujourd’hui la présence d’espèces qui, il y a seulement une génération, n’existaient pas là où je vis. Je pense aux cygnes trompettes qui fréquentent un milieu humide des environs, aux canards branchus qui explorent notre marais à la recherche d’un trou dans un gros arbre pour y nicher chaque printemps, et même aux dindons sauvages que je vois régulièrement depuis ma fenêtre. La promesse du rétablissement des espèces sauvages se concrétise partout au Canada par la présence renouvelée du renard véloce dans les Prairies, du rorqual à bosse sur la côte atlantique et du cypripède blanc dans les prairies à herbes hautes qui sont des espèces désormais protégées et dont les populations sont gérées par Conservation de la nature Canada (CNC) au Manitoba.

Cypripède blanc (Photo de Eric Soehren, CC-BY-NC)

Cypripède blanc (Photo de Eric Soehren, CC-BY-NC)

Chacune des espèces que nous avons sauvées est associée à un extraordinaire récit. Pour sauver certaines espèces, il a fallu mettre en place d’ambitieux programmes de réintroductions et de reproduction en captivité. Pour d’autres, nous avons dû adopter de nouvelles lois et des politiques. Bien souvent, ces récits se sont déroulés sur plusieurs décennies et ont profité de transformations de notre culture et de notre perception des espèces sauvages. Toutefois, ils avaient un point commun : derrière chacun se trouvaient des personnes qui se souciaient suffisamment de leur sort pour passer à l’action. Il s’agit peut-être même de personnes comme vous.

La Semaine canadienne de l’environnement a été créée pour célébrer les réalisations environnementales du pays et pour encourager la population à contribuer à la conservation et à la protection de son environnement. Il est important de comprendre et de célébrer ces récits de rétablissements au Canada. Le but n’est pas de diminuer ou de détourner l’attention que nous portons aux crises liées à la biodiversité, mais plutôt de nous orienter vers un avenir différent. Ces récits ne sont qu’un début, les premiers chapitres d’un lent changement de cap qui nous permettra d’emprunter une voie plus durable.

Pour moi, le rétablissement des espèces sauvages est une formidable preuve de l’espoir qui devrait nous inspirer. Cependant, il nous faut un plus grand nombre de ces récits, et nous devons bâtir sur leurs réussites. Le rétablissement des espèces sauvages représente le meilleur des humains. Il permet de contredire l’idée que nous sommes des destructeurs de la nature et prouve que nous pouvons assurer une intendance qui rendra le monde naturel plus riche pour nous-mêmes et pour les générations à venir.

Pleins feux sur nos partenaires

Petits Gestes de Conservation - Participez et gagnez!