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À la recherche de tortues des bois

Petite tortue des bois, N.-É. (Photo de Thomas Baker)

Petite tortue des bois, N.-É. (Photo de Thomas Baker)

Lorsqu’il est question d’animaux en péril en Nouvelle-Écosse, la tortue des bois arrive souvent en tête de la liste des espèces à protéger en priorité. Avec ses grands yeux et sa frimousse sympathique, ce reptile à drôle d’allure fait face à de nombreuses menaces.

Aujourd’hui étudiant à la maîtrise en études environnementales à la School for Resource and Environmental Studies de l’Université Dalhousie, Thomas Baker a commencé à exercer ses fonctions au sein de Conservation de la nature Canada (CNC) à l’été 2020 en tant que stagiaire du programme de stage en conservation Dr Bill Freedman (en anglais). Un fonds a été créé pour financer ce stage annuel en l’honneur du regretté Dr Freedman, un professeur à l’Université Dalhousie qui appuyait ardemment CNC et qui siégeait à son Conseil d’administration. Dans le cadre de son stage, Thomas a commencé à créer des outils pour aider à localiser la tortue des bois en Nouvelle-Écosse.

Outre la Nouvelle-Écosse, l’espèce est aussi présente en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick. Il est possible de l’observer profitant du soleil ou se prélassant au bord de rivières et de cours d’eau en juin, juillet, août et septembre. Il suffit de garder ses distances et de ne pas la déranger pendant qu’elle se détend au chaud. Comme le dit Thomas, « les tortues ont besoin du soleil tout comme les humains ont besoin de leur café matinal pour se réveiller ». En effet, la tortue des bois ne peut pas générer sa propre chaleur interne pour se réchauffer et maintenir une température corporelle constante. C’est pourquoi elle saisit toutes les occasions de profiter du soleil le matin alors que le mercure augmente.

La vie de tortue des bois peut paraître idéale, avec ses quelques mois agréables de bronzage. Malheureusement, les données nous indiquent le contraire. En effet, en raison de divers facteurs, les populations de tortues des bois sont en déclin. Par exemple, les pratiques agricoles, la perte d’habitat due au développement, les perturbations d’origine humaine, la capture illégale pour en faire des animaux de compagnie et les excès de vitesse de véhicules représentent de graves menaces. Heureusement, grâce à des recherches approfondies, des personnes comme Thomas trouvent des moyens efficaces de rétablir la santé de leurs populations.

Avec l’aide de son superviseur à CNC, Patrick Nussey, et en collectant différentes données, Thomas a construit un modèle de distribution de l’espèce. Ce dernier offre une représentation simplifiée du monde réel et contribue à repérer les habitats qui conviennent le mieux à la tortue des bois. Le modèle permet également de cerner les sites où la tortue des bois est susceptible d’être observée en Nouvelle-Écosse.

Pourquoi la tortue des bois, vous demandez-vous? Thomas l’explique : « J’ai passé mes années de baccalauréat à étudier les oiseaux en péril, mais j’ai toujours voulu venir en aide à toutes les espèces en voie de disparition. J’ai donc commencé à étudier la tortue des bois pour contribuer à la protection de ces espèces. » Malheureusement, son aspect mignon et sympathique la rend très tentante à capturer et à garder comme animal de compagnie. Toutefois, Thomas précise que le fait de la retirer de son habitat naturel perturbera son cycle de vie. Au Canada, il est illégal de posséder une tortue des bois, car il s’agit d’une espèce en péril. En Nouvelle-Écosse, il est même illégal de posséder une tortue sans permis. Cette loi a été créée pour dissuader les gens d’abandonner leurs tortues non indigènes dans la nature, ce qui a pour effet de perturber les espèces indigènes.

Au cours de son stage, Thomas a été confronté à certains défis, comme celui de recueillir des données environnementales exactes et utilisables. Bien que la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, ainsi que le gouvernement du Canada, s’efforcent de fournir des données plus précises, Thomas souligne que le système pourrait être amélioré. À part ces difficultés techniques, il a consacré le reste de son stage à observer de magnifiques tortues des bois et à acquérir des connaissances et de l’expérience auprès de son superviseur.

Pour Thomas, se rendre sur le terrain et faire des apprentissages concrets sont les aspects les plus enrichissants de son stage à CNC. De plus, sa participation à des webinaires et à des réunions au sein de l’organisation a enrichi sa connaissance du milieu professionnel et l’a préparé à des étapes plus importantes de sa carrière, comme l’obtention d’une maîtrise.

Le travail sur le terrain a également permis à Thomas de vivre des moments forts, comme la découverte d’un bébé tortue des bois. En effet, un jour, alors qu’il marchait le long d’une berge en bordure d’une rivière sinueuse dans la campagne néo-écossaise, il a aperçu une minuscule tortue des bois de la taille d’une pièce de deux dollars! Il s’en est lentement approché et l’a amenée à un endroit où elle pouvait être mesurée. Après l’avoir mesurée et photographiée, elle a été relâchée à l’endroit où elle avait été trouvée. Thomas et la personne qui l’accompagnait étaient ravis d’avoir trouvé un bébé tortue des bois, car il est plutôt rare d’en trouver une aussi jeune.

Grâce à de généreux dons et au soutien constant de bailleurs de fonds, chaque année, des stagiaires comme Thomas peuvent acquérir des expériences enrichissantes.

Quelques ressources sont disponibles en ligne pour les passionné(e)s de tortues. Turtle Patrol, un groupe Facebook (en anglais), partage des faits intéressants et des découvertes ainsi que des photos de différentes tortues. De plus, un programme de sensibilisation mené par le Clean Annapolis River Project (en anglais) offre d’excellentes occasions de s’instruire et des façons d’appuyer les tortues.

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