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Oiseaux de nuit

Chouette rayée (Illustration de Ashley Barron)

Chouette rayée (Illustration de Ashley Barron)

Par Megan Quinn, coordonnatrice de la biologie de la conservation à CNC pour l’est de l’Ontario

Je ne suis pas matinale. D’ailleurs, je suis en train d’écrire cet article à minuit, alors que je devrais plutôt être au lit. Mais s’il y a une chose que j’ai apprise en tra-vaillant à Conservation de la nature Canada (CNC), c’est bien que la nature n’attend pas pendant que je dors.

Par une froide matinée de janvier, je me suis retrouvée parmi les pins blancs ma-tures de la réserve naturelle Gillies Grove de CNC à Arnprior, en Ontario. L’hiver était bien installé et le sentier sur lequel je marchais était couvert d’une fine couche de neige. J’étais contente de m’être habillée chaude-ment pour ma journée de travail sur le ter-rain. Étant donné le peu d’heures de clarté, j’ai dû m’engager sur le sentier dès le lever du soleil. La forêt était paisible. J’étais l’unique personne à m’y trouver ce matin-là, mais malgré le silence, je n’étais certainement pas seule.

Je ne sais pas ce qui m’a poussée à lever les yeux, mais en portant mon regard vers la canopée, j’ai vu passer une silhouette fantomatique. On aurait facilement pu penser que le soleil levant me jouait des tours, mais ce fantôme était tout aussi vrai que moi. C’était une chouette rayée.

Ce gros oiseau trapu est facilement reconnaissable à son corps tacheté, à ses yeux foncés et à son bec jaune, mais ce matin-là, je n’ai vu qu’une silhouette claire. La chouette rayée peut être observée dans des forêts matures peuplées de conifères et de feuillus, comme celle de Gillies Grove. Chasseuse redoutable, elle exerce souvent ses talents à l’aube et au crépuscule. Perchée dans les arbres, elle s’élance ensuite à travers la forêt pour fondre sur ses proies, qui sont le plus souvent de petits mammi-fères comme des souris, des écureuils et des lapins. À moins d’en avoir été témoin, il est difficile de décrire à quel point son vol est silencieux. Comme la plupart des hiboux et des chouettes, ses plumes sont d’une dou-ceur incroyable et ont une forme qui leur permet de fendre l’air presque sans bruit. Si je n’avais pas levé les yeux à ce moment pré-cis, je ne l’aurais pas vue.

La chouette rayée a attrapé son repas, et j’ai poursuivi mon chemin sans tarder pour la laisser manger tranquillement. En poursuivant ma route, j’ai souri. Entre oi-seaux de nuit, ce fut un privilège de voir ce majestueux animal terminer sa journée alors que la mienne commençait

Cet article est tiré du numéro Hiver 2022 du Magazine Conservation de la nature CanadaCliquez ici pour savoir comment recevoir notre magazine.

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