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Terres boréales, Ont. (Photo de CNC)

Terres boréales, Ont. (Photo de CNC)

Vaste. Audacieux. Boréal.

Une fois achevé, il s’agira du plus important projet de conservation privé de l’histoire du Canada
Terres boréales, Ont. (Photo de CNC)

Terres boréales, Ont. (Photo de CNC)

Par Kristyn Ferguson, directrice de programme, Paysages à grande échelle à Conservation de la nature (CNC) pour la région de l’Ontario.

Le printemps s’installe peu à peu partout au pays; les gens qui me connaissent savent que j’ai un petit faible pour les oiseaux. L’observation d’oiseaux est une activité passionnante en toute saison, mais au printemps, une sensation particulière m’habite quand j’entends les premières notes du chant des oiseaux migrateurs revenant du Sud, car je sais que cela annonce le début de ma période préférée de l’année : la migration des parulines. J’ai un penchant tout spécial pour la paruline du Canada, l’une des nombreuses espèces de parulines à migrer de son aire d’hivernage du Sud vers le Canada, plus précisément jusqu’à la forêt boréale, souvent décrite comme « la fabrique d’oiseaux chanteurs du Nord ».

La forêt boréale dans le monde (Carte de Wikimedia Commons)

La forêt boréale dans le monde (Carte de Wikimedia Commons)

Qu’est-ce que cela signifie exactement, me demandez-vous? En fait, « forêt boréale » désigne un type de forêt nordique qui, telle une ceinture, fait le tour du monde, du Yukon, vers le nord de l’Ontario - passant par un « point de jonction critique » entre le lac Supérieur et la baie James - en poursuivant vers Terre-Neuve-et-Labrador, l’Europe et l’Asie du Nord, avant de rejoindre le Yukon. Beaucoup de gens pensent qu’il s'agit d’une vaste étendue de forêts; les arbres s’y étendent effectivement à perte de vue, mais on y trouve également d’innombrables milieux humides, rivières et lacs. La forêt boréale du Canada est l’endroit où des millions d’oiseaux chanteurs migrent chaque année pour donner naissance à leurs petits. C'est de là que provient l’appellation « fabrique d’oiseaux chanteurs »; sauf qu’au lieu des cheminées d’usines, on y trouve de grandes épinettes noires, et des « contremaîtres » qui sont des loups, des lynx et des orignaux.

Mon cœur s’emballe encore quand je pense au vaste projet de la forêt boréale qui pourrait être conservé à long terme : les Terres boréales. L’automne dernier, par une magnifique journée au ciel bleu, accueillie par des bouleaux jaunes et des peupliers à l’écorce aux reflets dorés, j’ai admiré avec émerveillement un paysage qui semblait s’étendre à l'infini, c’est-à-dire un territoire qui pourrait devenir le plus important projet de conservation privé de l’histoire du Canada. En observant le sol marqué des plus grandes traces d’orignal que j’ai eu la chance de voir dans ma vie et qui traversaient l’endroit où je me trouvais, je ne pouvais que songer aux autres grands animaux qui parcouraient la région. Je rêvais déjà d’y revenir au printemps avec mes jumelles!

Admirez les Terres boréales vues du ciel en cliquant ici>

Plus de deux fois la superficie de Toronto

Avec une superficie de près de 1 500 kilomètres carrés, les Terres boréales, situées au sud de Hearst, en Ontario, font plus de deux fois la taille de Toronto. Ce paysage sans fin composé de terres anciennement utilisées pour l’exploitation forestière n’a pas été récolté depuis une quinzaine d’années. Parsemé de plus de 100 lacs non aménagés, de rivières aux eaux libres et de vastes milieux humides, ce projet de conservation est un joyau d’une grande rareté. Pour Conservation de la nature Canada (CNC), il représente la chance de rassembler des collectivités et des partenaires et d’établir des relations significatives fondées sur le respect mutuel et le désir de conserver ce riche paysage.

J’ai beaucoup aimé explorer ce lieu spécial en compagnie de Wayne Neegan de la Première Nation de Constance Lake, une communauté dont le territoire inclut les Terres boréales. La chasse, le trappage, la pêche et la cueillette constituent une composante importante de la vie d’un grand nombre de ses membres. M. Neegan est un passionné de chasse et m’a montré différentes façons de « caller l’orignal ». Son imitation de l’animal était à s’y méprendre, et il m’a également montré comment faire aller ses pieds dans l’eau pouvait attirer l’attention d’un mâle territorial! CNC a entamé des conversations avec M. Neegan, sa communauté et d’autres communautés de Premières Nations et peuples autochtones voisins pour en apprendre davantage sur la façon dont ce projet peut appuyer leurs droits et leurs intérêts sur le territoire et dans la région.

Accélérer le rythme de la conservation

À une époque où nous sommes confrontés à des crises de grande envergure comme la perte de biodiversité et les changements climatiques, leur ampleur exige que nous accélérions le rythme de notre travail. Nous concentrons donc nos efforts pour obtenir un impact sur la conservation grâce à des solutions à grande échelle. Une fois achevé, le projet Terres boréales contribuera à l’atteinte des objectifs du Canada de conserver 25 % de ses terres et de ses eaux d’ici 2025, et 30 % d’ici 2030.  Nous trouvons des moyens novateurs d’atteindre des objectifs ambitieux, notamment en tirant parti du Fonds pour le patrimoine naturel du gouvernement du Canada (qui fait partie du Fonds de la nature du Canada) et du Partenariat pour la protection des espaces verts du gouvernement de l’Ontario, et en déterminant comment des projets comme celui des Terres boréales peuvent fournir des bienfaits aux communautés et aux peuples autochtones et contribuer à la réconciliation.

J’ai tellement hâte de revisiter les Terres boréales dans quelques semaines! Je continuerai d'y rencontrer des partenaires de CNC, de me familiariser avec la propriété et d'y observer les oiseaux. Je serai particulièrement ravie d'apercevoir une paruline du Canada en route pour son habitat estival. Ce bel oiseau chanteur jaune et gris, qui semble porter un collier noir, figure sur la liste des espèces menacées au Canada et devrait se trouver dans cette région.

J'ai aussi hâte d'en apprendre davantage, non seulement sur les espèces rares qui fréquentent ces terres, comme ma paruline favorite, mais aussi sur l'ensemble de la biodiversité (c'est-à-dire tous les végétaux et les animaux) de ce projet de conservation passionnant. Le fait d'en savoir plus aide CNC et ses partenaires à gérer les sites de conservation au profit de toutes les espèces, et ce, afin de s'assurer que nous nous attaquons directement à la crise de la perte de biodiversité.

Souhaitez-moi bonne chance, car je ferai tout en mon pouvoir pour repérer une de ces petites fées volantes à l’aide de mes jumelles, ou du moins pour entendre son joyeux chant (« chip, chippity dip, chippity dip! »).

Pour en savoir plus sur le projet Terres boréales et comment vous pouvez contribuer à sa conservation, cliquez ici >

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