facebook

Grandeurs et misères du jardinage de plantes indigènes

Syrphe à rayures obliques (Photo de Wendy Ho/CNC)

Syrphe à rayures obliques (Photo de Wendy Ho/CNC)

Par Wendy Ho, coordonnatrice à la rédaction à Conservation de la nature Canada

Il y a quelques années, j’ai eu un échange de courriels amusant au sujet du jardinage de plantes indigènes avec Jaimee, une collègue de Conservation de la nature Canada (CNC), qui habitait alors en Alberta. Elle vit maintenant en Nouvelle-Écosse, où elle a accès à un nouvel éventail de plantes indigènes dans un nouveau microclimat. Nous avons décidé de nous retrouver par l’intermédiaire d’un billet de blogue pour faire le point sur ce que les néophytes que nous étions ont appris sur le jardinage de plantes indigènes. Son article sera publié sous peu.

Asclépiade incarnate (Photo de Wendy Ho/CNC)

Asclépiade incarnate (Photo de Wendy Ho/CNC)

Par essais et erreurs, et avec un peu d’aide de membres d’un forum en ligne, j’ai découvert ce passe-temps à mon propre rythme. Je me disais que, si mes plantes meurent prématurément la première année ou qu’elles ne poussent pas au printemps, ce serait des occasions d’apprentissage. J'ai aussi réalisé que je préfère laisser la nature suivre son cours et trouver un juste équilibre entre une intervention minimale de ma part et le désordre total.

Voici quelques leçons tirées de notre expérience du jardinage de plantes indigènes

Connaissez votre type de sol

Kit d'analyse de sol (Photo de Wendy Ho/CNC)

Kit d'analyse de sol (Photo de Wendy Ho/CNC)

Je songe souvent au fait que mon aventure de jardinage aurait été plus facile si j’avais d’abord analysé la chimie du sol et compris le type de sol avec lequel je travaillais. Certaines plantes ne poussent que dans un type de sol, alors que d’autres se plaisent dans une variété de sols. Les plantes indigènes sont adaptées à notre climat; dans nos sols, elles ont souvent besoin de moins d’attention que les plantes ornementales, mais il faut tout de même associer la bonne plante au bon micro-environnement.

Pour éviter des conditions propices à la pourriture des racines, j’ai appris à planter des espèces tolérantes à la sécheresse et au compactage. Ces plantes semblent ne pas se soucier de leurs conditions de vie et de la faible fréquence des arrosages — une tâche que je laisse en grande partie aux orages d’été du sud de l’Ontario. Pour un jardinage sans complication, je privilégie la monarde fistuleuse, l’asclépiade commune, l’anémone du Canada, l’ail penché sauvage et la benoîte à trois fleurs.

Fertiliser le sol ou pas? Les plantes indigènes poussent parfois dans des milieux pauvres en nutriments, comme c’est le cas de nombreuses plantes de prairie. D’autres, comme certaines fleurs sauvages des prés, ont besoin d’un apport en nutriments.

Certaines plantes sont considérées comme envahissantes, mais, jusqu’à présent, elles ont été bien contenues et n’ont pas surgi là où il ne fallait pas.

Votre expérience sera très différente de celle des autres. Ne désespérez pas et évitez les comparaisons!

Bourdon sur monarde fistuleuse (Photo de Wendy Ho/CNC)

Bourdon sur monarde fistuleuse (Photo de Wendy Ho/CNC)

Le jardinage m’a également permis de me lier d’amitié avec d’autres collègues, comme Gayle Roodman, directrice des services éditoriaux à CNC, qui habite l’Alberta. D’abord motivée par son rêve d’être une championne du jardinage, elle s’est vite rendu compte qu’elle n’avait ni le temps, ni le désir, ni les connaissances pour l’être. Moins exigeante, la culture de plantes indigènes lui a procuré la satisfaction d’aider l’environnement.

Éritriche coussin (Photo de Jenny Feick, CC BY-NC 4.0)

Éritriche coussin (Photo de Jenny Feick, CC BY-NC 4.0)

Nous plaisantons souvent à propos de la monarde fistuleuse, qui est pour moi une plante sans entretien. Gayle n’est pas d’accord, car la sienne n’est pas revenue pour une troisième année. Elle considère que le myosotis des Alpes convient plus à son style de jardinage. Ce qui compte c’est que nous avons toutes les deux trouvé notre plante indigène vedette pour notre région!

Les plantes hautes indigènes prospèrent dans des communautés de plantes indigènes complémentaires

J’ai planté de magnifiques asters de Nouvelle-Angleterre (à partir de graines) dans un carré de terre isolé près de la clôture de la cour. Les derniers étés, ils avaient beaucoup grandi et commencé à pencher. Je les ai renforcés avec des piquets en bambou, mais ils les ont dépassés. Ils étaient même plus grands que moi (1,6 mètre)! Alors que je me creusais la tête pour résoudre la situation, je suis tombée sur un article qui portait sur la compétition racinaire expliquant que dans leur environnement naturel, les plantes indigènes des prairies poussent avec bon nombre d’autres espèces. Dans un environnement paysager, celles qui ont trop d’espace ont peu de concurrence au niveau des racines, ce qui peut entraîner une croissance excessive de la végétation et, donc, le fléchissement.

Les maladies et les problèmes sont inévitables, mais vous devez apprendre à encaisser les coups

Je croyais qu’en cultivant des espèces indigènes j’aurais toujours de belles plantes. C’est faux. Beaucoup de fléaux peuvent s’abattre sur vos jardins. J’ai appris à composer avec l’oïdium et la jaunisse de l’aster, qui reviennent chaque été. J’ai également appris que certains plants doivent être divisés une fois tous les deux ans pour éviter le surpeuplement de la parcelle. J’ai effectué une transplantation d’ail penché sauvage l’an dernier, et il semble que je doive encore donner des plants à mon entourage, car il a été assez prolifique!

Vous voulez en savoir plus sur les façons dont vous pouvez contribuer à la nature? Essayez ces petits gestes de conservation.

Pleins feux sur nos partenaires

Petits Gestes de Conservation - Participez et gagnez!