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L’aspect des plantes indigènes diffère selon les régions du Canada

Jardin de Jaimee Morozoff (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

Jardin de Jaimee Morozoff (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

Par Jaimee Morozoff, directrice des programmes de la Nouvelle-Écosse à CNC

Comme ma collègue Wendy l’a mentionné dans son article de blogue, l’aménagement d’un jardin de plantes indigènes comporte son lot d’essais et erreurs. Selon l’endroit du Canada où l’on se trouve, les plantes indigènes peuvent avoir un aspect très différent. Dans les provinces des Prairies, il existe de nombreuses espèces de plantes à fleurs indigènes semblables à celles que l’on a l’habitude de voir dans les jardins, et ces dernières suscitent beaucoup d’intérêt chez les adeptes du jardinage. Dans les régions canadiennes dominées par les forêts, les espèces floristiques ont une apparence quelque peu différente. Ici, en Nouvelle-Écosse, la forêt acadienne (Wabanaki) couvre la majeure partie de la province. Il s’agit d’un endroit magnifique et diversifié qui regorge d’espèces indigènes à cultiver dans sa cour. Voici quelques-unes de mes découvertes sur les espèces de fleurs indigènes de la Nouvelle-Écosse.

Il n’y a pas que les fleurs qui comptent!

Fleurs d'érable (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

Fleurs d'érable (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

Les arbres et les arbustes constituent un élément clé de tout jardin de plantes indigènes, et sont particulièrement importants dans les zones naturellement boisées. De nombreux arbustes à floraison hâtive représentent une importante source de nourriture pour les pollinisateurs au début du printemps. Puis, plus tard dans la saison, ils produisent des baies dont les oiseaux et d’autres petites bêtes peuvent se nourrir (et vous aussi… si vous êtes assez rapide). Les arbustes et les arbres servent également de plantes hôtes à diverses chenilles, qui se transforment en magnifiques papillons pollinisateurs. Le bleuet, l’amélanchier, la canneberge, la cerise, la groseille, le saule et l’érable sont des exemples d’espèces à floraison précoce.

L’importance de la saisonnalité

Arisème petit-prêcheur (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

Arisème petit-prêcheur (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

Dans les milieux forestiers, les éphémères printanières sont une excellente option si vous souhaitez enjoliver votre jardin. Les plantes éphémères printanières (dont la définition varie d’une personne à l’autre) accomplissent la majeure partie de leur cycle de vie au début du printemps, avant que les arbustes du sous-bois et les arbres ne déploient leurs feuilles et n’absorbent une grande partie de la lumière disponible. En effet, ces plantes ont évolué pour fleurir avant que la forêt ne soit ombragée par le feuillage des arbres. Ce n’est qu’un peu après la floraison des éphémères, soit au début de l’été, qu’apparaissent les premières plantes herbacées. Ces dernières fleurissent également tôt dans la saison, mais souvent, leur feuillage persiste. Parmi quelques-unes des espèces indigènes de plantes herbacées, nommons la sanguinaire du Canada, les violettes, le dicentre à capuchon, l’arisème petit-prêcheur, les trilles, l’érythrone d’Amérique et les campanules.

Ne cherchez pas à atteindre la perfection

Liatris à épi (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

Liatris à épi (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

Concevoir un jardin, c’est un peu comme peindre un tableau : on ajoute des touches de couleur et de texture jusqu’à ce qu’on soit satisfait du résultat. Votre jardin n’a pas besoin d’être composé uniquement de plantes indigènes dès le départ. Vous pouvez y intégrer de nouvelles espèces de façon graduelle. Pour ma part, j’ai passé beaucoup de temps à planifier l’aménagement de mon jardin en faisant des recherches sur les fleurs indigènes de ma région. J’y ai aussi planté des arbustes fruitiers indigènes, ainsi que certaines de mes espèces préférées des Prairies, comme le liatris à épi et la rudbeckie hérissée, qui me rappellent mon jardin en Alberta. On y retrouve également d’autres jolies fleurs que j’adore, comme les dahlias, ainsi que des plantes comestibles, dispersées çà et là.

Les trous dans les feuilles sont parfois un bon signe

Chenille de monarque sur un plan d'asclépiade, une invitée bienvenue! (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

Chenille de monarque sur un plan d'asclépiade, une invitée bienvenue! (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

N’oubliez pas que l’objectif d’un jardin de plantes indigènes est de soutenir les espèces animales indigènes, et non d’atteindre la perfection. Attendez-vous à voir des abeilles butiner de fleur en fleur, et à ce que l’on grignote les feuilles et les fruits de vos plantes. Il peut parfois sembler contre-intuitif de passer autant de temps à cultiver une plante indigène pour qu’elle soit finalement mangée par des animaux, mais il s’agit d’une mesure tangible des bienfaits de votre jardin pour la faune indigène. Quel bonheur, par exemple, d’observer les chenilles du papillon monarque se délecter des feuilles d’asclépiades indigènes plantées pour elles! D’ailleurs, dix grandes chenilles du monarque ont élu domicile dans mes plants d’asclépiade incarnate. Même si ceux-ci ont l’air un peu mal en point, l’observation de ces petits insectes m’apporte de la joie au quotidien. Il est tout de même important de contrôler certaines des bestioles non indigènes qui se pointent dans votre jardin, car elles peuvent être destructrices et causer du tort aux espèces indigènes. Veillez par contre à utiliser des méthodes non chimiques pour ne pas nuire aux « bons » insectes et aux autres espèces.

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