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Grande tourbière de la Jacques-Cartier (Photo de La Halte Studio)

Grande tourbière de la Jacques-Cartier (Photo de La Halte Studio)

Tous ensemble pour la conservation

Équipe de lutte contre le roseau commun envahissant, composée de personnel de CNC, de Georgian Bay Forever, de Parcs Canada et de la Severn Sound Environmental Association (Photo Carolyn Davies/CNC)

Équipe de lutte contre le roseau commun envahissant, composée de personnel de CNC, de Georgian Bay Forever, de Parcs Canada et de la Severn Sound Environmental Association (Photo Carolyn Davies/CNC)

Par Carolyn Davies, biologiste de la conservation à CNC en Ontario

Le monde naturel est vraiment fascinant. C’est un lieu propice aux incessantes découvertes, ce qui le rend d’autant plus intéressant pour une personne comme moi qui souhaite apprendre toute sa vie durant. Dans mon travail à Conservation de la nature Canada (CNC), j’ai le privilège d’explorer de nouveaux habitats naturels. Cela me donne l’occasion de découvrir des endroits où les espèces menacées prospèrent, de développer des plans de restauration et de gérer les menaces qui pèsent sur la biodiversité, telle que la présence d’espèces envahissantes.Je savais que tout cela serait au cœur de mon travail, mais je ne m’attendais pas à ce que le processus de conservation soit aussi merveilleusement collaboratif!

Roseaux communs matures, avec technicien pour donner une idée de l'échelle (Photo Carolyn Davies/CNC)

Roseaux communs matures, avec technicien pour donner une idée de l'échelle (Photo Carolyn Davies/CNC)

Dans la nature, tout est connecté. Mes recherches de maîtrise ont porté sur les bourdons indigènes de l’Ontario et sur la manière dont chacun interagit à sa manière avec le paysage. Sur le terrain, j’ai observé leurs préférences en matière d’habitat : certaines espèces préfèrent les forêts, d’autres privilégient les prairies ouvertes. Au printemps, de nombreuses espèces de bourdons peuvent être trouvées dans des milieux humides et à proximité, récoltant le pollen des saules pour nourrir leurs colonies qui s’établissent.

Ces milieux humides sont menacés par le roseau commun (aussi appelé phragmite), une espèce envahissante qui supplante les végétaux indigènes et nuit à la biodiversité. Il perturbe à la fois les habitats indigènes et les espèces, comme les bourdons, abeilles et autres, qui interagissent avec ces milieux naturels. L’objectif de CNC est de protéger et de restaurer les habitats indigènes et la biodiversité, ce qui implique souvent de contrôler la propagation d’espèces envahissantes. L’organisme mène d’ailleurs de remarquables projets de contrôle à l’échelle du paysage dans tout l’Ontario et, en 2023, a accru ses efforts au sud-est de la baie Georgienne.

Rainette versicolore trouvée parmi les roseaux et relocalisée (Photo Carolyn Davies/CNC)

Rainette versicolore trouvée parmi les roseaux et relocalisée (Photo Carolyn Davies/CNC)

Grâce au financement de l’Eastern Georgian Bay Initiative de Ganawenim Meshkiki (en anglais) et du Green Shovels Invasive Phragmites Control Fund (en anglais), nous avons réuni six organisations pour lutter contre le roseau commun au sud-est de la baie Georgienne. Sur de nombreux sites, cette espèce poussait en talles denses qui dépassaient largement nos têtes. Ailleurs, les populations étaient dispersées sur des hectares de milieux humides difficiles d’accès. En travaillant ensemble, nous avons pu contrôler le roseau commun sur 8 hectares de milieux humides et riverains dans le sud de la baie Georgienne, et ce, en seulement 7 jours! Au cours des prochaines années, nos organisations partenaires feront des vérifications annuelles et mettront en œuvre des mesures de contrôle supplémentaires pour s’assurer de son élimination complète.

Ensemble, nous avons réalisé ce travail plus rapidement que si chacun d’entre nous l’avait fait séparément, ce qui est important pour deux raisons. Tout d’abord, la détection et l’éradication précoces sont essentielles pour contrôler la propagation de toute espèce envahissante. Deuxièmement, les niveaux d’eau de la baie Georgienne déclinent en raison d’une fluctuation naturelle, exposant de nouvelles zones à l’invasion du roseau commun. Le niveau de l’eau plus bas rend aussi moins efficace la pratique consistant à couper les tiges de roseau commun sous la surface pour noyer la plante, ce qui augmente l’urgence d’agir.

Personnel de CNC après une longue journée à couper des roseaux communs (Photo Carolyn Davies/CNC)

Personnel de CNC après une longue journée à couper des roseaux communs (Photo Carolyn Davies/CNC)

Les efforts que nous avons déployés l’été dernier s’inscrivent dans le cadre de nombreux autres dans l’ensemble de l’Ontario. Les organismes de conservation, les organismes publics, les communautés autochtones et les propriétaires de terres collaborent dans la lutte contre le roseau commun envahissant. Ce processus complexe comprend la planification, la collecte de fonds, le suivi, la cartographie, le contrôle et l’établissement de rapports sur nos efforts collaboratifs et leurs résultats. Nous avons appris qu’en agissant ensemble, nous favorisons un écosystème plus sain qui continue à fournir les services écosystémiques dont nous dépendons tous, y compris la purification de l’eau, la production d’oxygène et la pollinisation. Et cela profite à tous : la conservation de notre planète est une activité véritablement collaborative et une responsabilité partagée.

Les efforts de lutte contre le roseau commun déployés par CNC en 2023 sur la berge est de la baie Georgienne n’auraient pas été possibles sans le généreux soutien de la Première nation de Moose Deer Point, de l’organisme Georgian Bay Forever (en anglais), du Georgian Bay Land Trust (en anglais), de Parcs Canada – Parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne et de la Severn Sound Environmental Association (en anglais).

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