Plantapalooza 2023 à l'le Pelée : un succès!
En juin 2023, le Plantapalooza a marqué le dernier acte tant attendu des initiatives de restauration des milieux humides de l’île Pelée (lac Érié). Des bénévoles qui ont la conservation de la nature à cœur ont rejoint la réserve naturelle Florian Diamante de Conservation de la nature Canada (CNC), où un ancien champ agricole a été transformé en un milieu humide fertile de 25 hectares grâce à des années de travail collaboratif.
Salamandre à nez court (Photo de Thomas Hossie)
Avant d’être asséchée pour y pratiquer l’agriculture au 19e siècle, cette zone était l’habitat vital de nombreuses espèces. Point le plus méridional du pays, l’île Pelée est une halte pour les oiseaux migrateurs ainsi qu’un pôle de biodiversité. Elle abrite de nombreuses espèces rares et menacées, notamment la couleuvre agile bleue et la salamandre à nez court, deux espèces que l’on ne trouve nulle part ailleurs au Canada.
Avant/Après - Restauration d'un milieu humide, Réserve naturelle Florian Diamante, Ont. (Photos de Jill Crosthwaite/CNC)
Au cours de la journée, les bénévoles ont planté près de 800 plants d’espèces de milieux humides, contribuant ainsi à redonner à l’écosystème sa gloire d’antan. Jill Crosthwaite, coordinatrice de la biologie à CNC, souligne l’importance de la présence d’une variété de plantes indigènes pour la biodiversité : « Nous avons besoin d’un groupe hétérogène de végétaux pour soutenir les insectes, dont certains ont besoin de plantes hôtes spécifiques. Plus la diversité de la flore est grande, plus l’approvisionnement en insectes est régulier pour tous les oiseaux qui nourrissent leurs petits d’insectes. »
Peu à peu, les plantes indigènes ont repeuplé le milieu humide, et les oiseaux qui se reproduisent dans les marais ont suivi. Leurs cris se font désormais entendre après des décennies de silence. « Il est gratifiant de constater ces mesures directes du succès et d’entendre les réactions des habitants, a confié Jill à propos de la réapparition des espèces sauvages. Un agriculteur nous a dit qu’il n’avait pas vu autant de canards dans l’île depuis les années 1970! »
Paruline à flancs marron, île Pelée (lac Érié), Ont. (Photo de Mhairi McFarlane/CNC)
Les oiseaux ne sont pas les seules espèces à revenir. Grâce aux conseils d’une équipe de recherche de l’université Trent, trois étangs adaptés aux besoins des salamandres à nez court ont été aménagés sur le site, ce qui permettra de rétablir une population florissante dans la réserve naturelle, car ces amphibiens menacés se reproduisent dans les étangs.
Jill Crosthwaite de CNC, Plantapalooza 2023, Île Pelée (lac Érié), Ont. (Photo de Jasmine Eagleden)
Et maintenant? Bien que le Plantapalooza ait bouclé la boucle des activités de restauration dans l’île, notre travail n’est pas terminé! C’est maintenant à nous de prendre soin des milieux humides, et pour nous y aider, des activités bénévoles auront bientôt lieu à la réserve naturelle Florian Diamante, notamment l’élimination d’espèces envahissantes. La conservation de ce site permettra aux espèces sauvages et à la population d’en profiter dans l’avenir. Pour ce faire, CNC a aménagé un sentier de 1,9 kilomètre autour de la réserve. De plus, une cache d’observation de la faune a été construite près de la route pour permettre au public d’observer les nombreuses espèces qui s’installent déjà dans leur nouvel habitat. Comme il ne reste plus que 40 % des milieux humides originaux en Ontario, il convient d’apprécier, de protéger et de prendre soin de ceux qui restent et de continuer de restaurer ceux qui existaient autrefois.
