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Kenauk, Québec (Photo de CNC)

Kenauk, Québec (Photo de CNC)

Article - Organismes de conservation et chercheurs : des alliés naturels

Télémétrie pour localiser des tortues, Outaouais, QC (Photo de Jocelyn Caron)

Télémétrie pour localiser des tortues, Outaouais, QC (Photo de Jocelyn Caron)

Science et conservation sont indissociables; la recherche est l’une des pierres d’assise des futures pratiques d’aménagement du territoire.

Conservation de la nature Canada (CNC) a pour mission la conservation des milieux naturels d’importance au Canada, notamment en raison des espèces fauniques et floristiques en situation précaire qu’ils abritent. De la sélection de nos priorités de conservation à l’évaluation de nos stratégies, les activités de CNC sont fondées sur la science.  Au Québec, nous travaillons depuis près de 15 ans en collaboration avec des chercheurs de disciplines variées, parmi lesquelles la biologie, l’écologie, la géographie, le droit et la sociologie. Ces partenariats présentent de nombreux avantages pour CNC, pour les scientifiques et pour l’ensemble de la société. 

Espace et temps à disposition des chercheurs

Montagnes Vertes, Québec (photo de Claude Duchaîne)

Montagnes Vertes, Québec (photo de Claude Duchaîne)

CNC possède un nombre important de terrains d’une grande qualité écologique, laboratoires naturels que nous nous proposons de mettre à disposition des chercheurs. « Nos terres sont laissées à l’état naturel pour le bénéfice de la faune et de la flore. », explique Julien Poisson, directeur de programmes pour le sud du Québec à CNC. « Les chercheurs y ont donc toute la quiétude nécessaire pour mener à bien leurs projets de recherche. Ils peuvent même laisser leur matériel sur place. »

« Les terres privées sont tout autant propices aux recherches que les parcs nationaux. » ajoute Louise Gratton, administratrice chez Corridor appalachien, un partenaire de CNC. L’organisme est notamment chargé de l’intendance de la réserve naturelle des Montagnes-Vertes, l’une des plus grandes propriétés de CNC au Québec. Mme Gratton a coréalisé, avec Julien Poisson, le plan directeur de la réserve. Elle a veillé à ce que l’impact humain sur cet espace demeure limité, s’assurant entre autres qu’on ne développerait pas de sentiers sur le versant nord-ouest du mont Écho, voué à la recherche. Ce type de mesure diminue les risques que les résultats des recherches ne soient biaisés par l’activité humaine.

Dominique Gravel, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écologie intégrative de l’Université de Sherbrooke, en charge d’un projet sur la progression de l’érable à sucre dans la réserve naturelle des Montagnes-Vertes, relève pour sa part les avantages relatifs à la conservation à long terme de ces terres. « Effectuer des recherches dans un espace conservé pour les générations futures permet un suivi des espèces sur une très longue durée. », affirme-t-il. Des conditions nécessaires à la réalisation de son projet, conçu pour durer des décennies. « Les milieux peu touchés par les activités humaines et conservés à long terme sont des témoins exceptionnels des impacts des changements climatiques sur la biodiversité du sud du Québec. »

Collaborer avec CNC : un accès à de nouveaux publics

Tourbières flottantes sur le lac Papineau, QC (Photo de Audréanne-Loiselle)

Tourbières flottantes sur le lac Papineau, QC (Photo de Audréanne-Loiselle)

Certaines propriétés de CNC sont partiellement ouvertes au public, sous différentes conditions selon les lieux. C’est le cas de la pourvoirie Kenauk nature, accessible moyennant des frais. En tant que propriétaire d’une portion de ce territoire, CNC est amené à coopérer avec différents types d’utilisateurs, ce qui peut résulter en de nouvelles occasions pour les chercheurs de présenter leurs travaux.

Audréanne Loiselle, doctorante en écologie des milieux humides à l’Université de Montréal, participe à un projet de recherche sur l’hydrologie du lac Papineau, dans la pourvoirie de Kenauk. « En septembre 2018, CNC a tenu une rencontre de reconnaissance pour les donateurs dans la pourvoirie. », explique-t-elle. « J’ai eu l’occasion de présenter mon projet à des personnes que je n’aurais pas nécessairement rejointes. »

Elle souligne aussi la possibilité de partager de l’information sur les territoires à l’étude. « CNC possède déjà des données sur le territoire de Kenauk. Cette collaboration permet donc d’échanger des connaissances pour construire des projets de recherche plus solides. »

Pour une meilleure compréhension du territoire

Collaborer avec des chercheurs permet à CNC de développer une fine connaissance de ses propriétés et ainsi d’orienter plus efficacement ses mesures de conservation. À titre d’exemple, des travaux de botanistes et d’ornithologues ont permis d’identifier les habitats en situation précaire sur le territoire de Kenauk et dans le bassin versant de la rivière Kinonge, habitats sur lesquels CNC concentre maintenant ses efforts.

Les retombées de ces recherches dépassent  l’échelle des propriétés de CNC. Le travail des chercheurs, parce qu’il vise à produire des connaissances applicables à différents contextes, à comprendre les interactions entre les milieux naturels ou à mettre en lumière les impacts des activités humaines sur ceux-ci, est essentiel au développement d’une vision d’ensemble du territoire. Leurs résultats peuvent ainsi avoir une influence sur les prises de décision collectives en matière d’aménagement.

À l’heure où les effets des changements climatiques se font de plus en plus sentir, la collaboration entre chercheurs et organismes de conservation est d’autant plus importante. Elle représente, en effet, l’une des voies par lesquelles nous pouvons espérer adapter nos pratiques aux nouvelles réalités écologiques.

Vous désirez collaborer avec CNC? Voici des exemples de questions de recherche mises au point par CNC et ses partenaires :

  • Réserve naturelle des Montagnes-Vertes : Comment la protection d’un aussi vaste territoire montagneux contribue au bilan hydrologique de sa zone périphérique où les communautés s’approvisionnent en eau potable?
  • Identifier et modéliser les impacts directs et indirects des changements climatiques sur la répartition du lynx du Canada dans l’écorégion des Appalaches nordiques et de l’Acadie.

 

Pleins feux sur nos partenaires

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