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Les pollinisateurs adorent les espèces indigènes de mon jardin

Croissant nordique (papillon) sur asclépiade (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

Croissant nordique (papillon) sur asclépiade (Photo de Jaimee Morozoff/CNC)

par Jaimee Morozoff, directrice de programmes au Canada atlantique

Le printemps s’est enfin pointé le bout du nez partout au pays – plus tardivement dans certaines régions bien sûr – et la saison du jardinage bat son plein! Les pépinières locales et les grandes surfaces proposent un large éventail de fleurs et de plantes, et il est facile de s’emballer devant de nouvelles variétés toujours plus flamboyantes et impressionnantes!

Bien que de magnifiques espèces exotiques puissent occuper une place dans nos jardins et nos jardinières, je vous encourage aussi à y intégrer des plantes à floraison qui sont favorables aux pollinisateurs, et plus spécialement des espèces indigènes. Les pollinisateurs – comme les abeilles, les papillons (de jour et de nuit), les guêpes, les mouches, les coléoptères, les colibris et les chauves-souris – jouent en effet un rôle vital en agriculture ainsi qu’au sein des écosystèmes naturels. Toutefois bon nombre connaissent un déclin massif.

Les pollinisateurs sont mis à rude épreuve par la disparition de leurs sources d’alimentation, de leurs habitats, ainsi que par la présence de maladies et l’usage de pesticides.

Voici certaines des caractéristiques des fleurs qui attirent les pollinisateurs :

  • La couleur et l’odeur
  • La quantité de nectar et de pollen
  • La forme

Les fleurs aux couleurs vives, comme le bleu, le violet et le jaune, sont attirantes pour les pollinisateurs indigènes. Celles qui sont blanches et très parfumées le sont surtout pour les pollinisateurs nocturnes. Puisque chaque fleur attire des pollinisateurs différents, mieux vaut planter diverses espèces, qui fleuriront à des périodes distinctes tout au long de l’été.

Même si les plantes indigènes représentent souvent la meilleure option pour attirer les pollinisateurs indigènes, d’autres variétés de plantes et d’herbes non indigènes ancestrales peuvent aussi leur être bénéfiques. D’ailleurs, de nombreuses plantes à floraison populaires sont issues d’un croisement entre des individus d’espèce ou de variété différente sélectionnés pour leurs grandes fleurs, leur résistance aux maladies et d’autres attributs qui plaisent aux adeptes de jardinage. Cependant, puisque certains hybrides produisent peu ou pas de nectar et de pollen, ils ne représentent pas une bonne source d’alimentation pour les pollinisateurs. Aussi, avant d’intégrer une plante non indigène dans votre jardin, assurez-vous qu’elle ne soit pas considérée comme étant envahissante dans votre région. Mentionnons aussi que si vous souhaitez vous procurer des plantes indigènes, il est préférable d’opter pour une pépinière réputée plutôt que de les prendre sur le bord d’une route.

Les pollinisateurs n’ont pas seulement besoin de nectar pour survivre. Pensez aussi à combler d’autres de leurs besoins de base en leur fournissant de l’eau, un abri ainsi que des plantes hôtes qui leur serviront durant différentes étapes de leur cycle de vie. Un exemple bien connu est celui du papillon monarque : il pond ses œufs exclusivement sur les asclépiades, mais les adultes s’abreuvent du nectar d’une grande diversité de fleurs.

Les cinq coups de cœur de Jaimee

Il m’est pratiquement impossible de choisir ma plante à floraison préférée, mais en voici cinq que je cultivais dans mes jardins pour les pollinisateurs quand je vivais dans les Prairies et en Nouvelle-Écosse. Pour attirer les pollinisateurs en grand nombre, optez pour des espèces indigènes ou des variétés ancestrales de votre région.

1. Rudbeckie hérissée

Hespérie de Poweshiek sur rudbeckie hérissée (Photo de Melissa Grantham/CNC)

Hespérie de Poweshiek sur rudbeckie hérissée (Photo de Melissa Grantham/CNC)

Cette magnifique plante des prairies a des pétales jaune vif et un pistil foncé. Elle est l’une des sources préférées de nectar de l’hespérie de Poweshiek, un papillon des prairies à herbes hautes en voie de disparition.






2. Monarde

Monarde (Photo de CNC)

Monarde (Photo de CNC)

La monarde, aussi appelée bergamote, possède de jolies fleurs violettes et des feuilles au parfum agréable. Elle produit un nectar dont les abeilles, les papillons et les colibris raffolent.





3. Verge d’or

Verge d'or de Riddell (Photo de Samuel Brinker, CC BY-NC 4.0)

Verge d'or de Riddell (Photo de Samuel Brinker, CC BY-NC 4.0)

Dans mon jardin, les abeilles adorent butiner dans les verges d’or, qui fleurissent à la fin de l’été. Puisque cette plante attire également les pucerons indigènes, plusieurs autres insectes bénéfiques se pointent à leur tour dans ma cour pour s’en nourrir, y compris des coccinelles. En laissant les verges d’or (et les autres plantes) sur pied pendant l’hiver et en les entretenant une fois le printemps arrivé, vous fournirez un habitat précieux aux coccinelles et à d’autres insectes utiles.



4. Asclépiade

Asclépiade incarnate (Photo de velvetleaf, CC BY-NC 4.0)

Asclépiade incarnate (Photo de velvetleaf, CC BY-NC 4.0)

Alors que les feuilles des asclépiades offrent une source de nourriture aux chenilles du papillon monarque, ses jolies fleurs sont également fréquentées par d’autres espèces de papillons. La belle asclépiade et l’asclépiade incarnate sont deux espèces communes trouvées au Canada. Consultez votre municipalité pour connaître les règlements locaux concernant la plantation de l’asclépiade commune, en particulier dans les zones agricoles.



5. Arbustes à baies indigènes

Bleuets, Grassy Place, T.-N.-L. (Photo de CNC)

Bleuets, Grassy Place, T.-N.-L. (Photo de CNC)

Des arbustes à baies en fleur enjolivent les bordures de jardin ou de cour tout en apportant un peu de hauteur. Au début du printemps, les fleurs procurent une précieuse source de nourriture aux pollinisateurs et, en été, les petits fruits servent de festin à de nombreuses autres espèces (et à nous aussi!). Plusieurs espèces de papillons pondent également leurs œufs dans les arbustes à baies. Au Canada, on trouve de nombreuses espèces indigènes de ces arbustes, comme le bleuet, l’amélanchier et plusieurs cerisiers. Il suffit de choisir une espèce selon l’espace disponible et les conditions climatiques de la région. Dans les régions principalement boisées, les arbustes à baies sont probablement la meilleure option pour intégrer des plantes indigènes à un aménagement.

Mentions honorables

  • Toutes les plantes de la famille des Astéracées. Les abeilles et les papillons les adorent! Parmi les nombreuses options de plantes indigènes et ancestrales, l’aster lisse est l’une de mes préférées.
  • Véroniques. Bien que les véroniques indigènes prospèrent dans toutes les régions du Canada, celle que je préfère pour le jardin est originaire d’Europe. Pendant la floraison, elles sont entourées d’abeilles toute la journée.
  • Hélianthes. Les hélianthes (ou tournesols) varient énormément en taille et en couleur, et de nombreuses variétés indigènes et ancestrales existent. Pour ma part, j’affectionne particulièrement l’hélianthe des prairies.

À votre tour maintenant de faire pousser des plantes favorables aux pollinisateurs! Je vous recommande aussi la visite de sites de Conservation de la nature Canada de votre région. Partez en randonnée, participez à un événement organisé par les bénévoles pour la conservation et laissez-vous inspirer par les fleurs sauvages et les pollinisateurs!

 

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