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Une bénévole pour la conservation extirpe les petites pervenches, propriété Lathrop, Ont. (Photo de CNC)

Une bénévole pour la conservation extirpe les petites pervenches, propriété Lathrop, Ont. (Photo de CNC)

Cynanche (photo de Couchiching Conservancy)

Cynanche (photo de Couchiching Conservancy)

Cynanche

Le dompte-venin de Russie, mieux connu sous le nom de cynanche, est considéré comme une plante exotique envahissante en Amérique du Nord. Malgré son nom anglais, « dog-strangling vine » (vigne étrangleuse de chiens), cette plante ne représente aucune menace réelle pour les chiens. Par contre, elle constitue un danger important pour les plantes indigènes et leurs habitats.

La cynanche fait partie de la famille des asclépiadacées. Elle est native de l’Europe de l’Est et a été introduite au Canada il y a environ 120 ans, par les colons européens. Elle s’est établie dans plusieurs régions du sud de l’Ontario et sa population continue de s’étendre à un rythme alarmant. Elle produit de nombreuses petites graines ailées, facilement dispersées par le vent sur de grandes distances.

Identification

Les feuilles de la cynanche ressemblent à celles de l’asclépiade : ses feuilles ovales sont opposées les unes aux autres sur la tige de la plante, mais elles sont plus foncées et plus petites, ce qui facilite son identification sur le terrain. Ses petites fleurs rosées ou marron pourpré, qui fleurissent de la fin mai à la mi-juillet, contribuent également à l’identifier. Ses cosses jaune-vert renfermant les graines apparaissent dès le mois de juin et peuvent poursuivre leur croissance jusque tard en automne.

Croissance

Au début du printemps, la cynanche pousse droit, mais elle finit par ne plus pouvoir supporter son propre poids. Elle pousse alors comme une vigne, en rampant au sol, s’entortillant et s’enroulant autour de tout ce qui se trouve sur son chemin, notamment les plantes et les arbres environnants, et peut ainsi s’enchevêtrer à n’importe quel support. C’est une plante vivace qui repousse chaque printemps à partir d’un système racinaire bien établi, ce qui rend son éradication encore plus difficile.

Habitat

La cynanche peut pousser dans divers environnements, des boisés aux milieux ouverts, et elle excelle à remplacer les plantes indigènes dans les régions où elle s’installe. Elle déloge surtout les plantes indigènes sensibles ou rares, et elle nuit ainsi à la faune dépendant de ces espèces végétales pour se nourrir ou se reproduire.

Que menace cette espèce envahissante?

Monarque
Le monarque, une espèce en péril au Canada, pond ses œufs exclusivement sur certaines espèces d’asclépiades indigènes. Ces asclépiades sont les seules plantes dont la chenille du monarque se nourrit. On a pu observer certains monarques pondre leurs œufs sur des plants de cynanche. Cependant, les chenilles qui éclosent sur la cynanche meurent, car elles ne peuvent se nourrir de cette plante.

Alvars
Cette plante envahissante a aussi des conséquences néfastes sur des habitats entiers. En Ontario, les alvars, des habitats rares dans le monde, sont particulièrement sensibles à l’invasion de la cynanche. Dans certaines zones, la cynanche a complètement envahi les alvars ouverts et y a délogé la flore ainsi que la faune qui en dépend, tels que les insectes et les oiseaux. Comme la cynanche prospère dans les milieux ouverts, il est extrêmement important de contenir sa propagation dans les alvars et d’agir le plus rapidement possible afin de l’éradiquer de ces sites.

Que fait CNC pour combattre la cynanche?

Conservation de la nature Canada (CNC) et Couchiching Conservancy surveillent de façon active les invasions de cynanche dans l’alvar Carden, et un plan d’éradication est en cours. Cette année, un groupe de Bénévoles pour la conservation a contribué à supprimer de l’alvar l’équivalent de 12 grands sacs à ordures de cynanche. Des employés qualifiés se sont ensuite rendus sur place pour faire l'application localisée des pesticides, sur les plants de cynanche restants, retirer les cosses et faire le suivi du site.

Des employés retourneront cet automne sur le site pour continuer à retirer les cosses, ce qui réduira la prolifération de cette plante au printemps prochain. En fait, des mesures répétées et intensives pendant plusieurs années seront nécessaires pour contenir les populations de cynanche, mais notre équipe ne ménage pas ses efforts pour contrer cette menace qui pèse sur l’alvar Carden.

Comment puis-je aider?

Chacun de nous peut contribuer à éradiquer les espèces exotiques envahissantes. Voici quelques mesures simples qui peuvent aider à limiter la propagation des espèces envahissantes :

  • Débarrassez-vous adéquatement de vos résidus de jardin. Le rejet de résidus de jardin dans les milieux naturels peut y introduire des espèces exotiques envahissantes qui vont ensuite y prospérer et se répandre. Même les tas de feuilles mortes peuvent poser un problème, car ces amas de résidus végétaux peuvent étouffer la végétation indigène. Communiquez avec votre municipalité pour savoir comment vous débarrasser adéquatement de vos résidus de jardin.
  • Plantez des espèces indigènes dans votre jardin! Il existe plusieurs magnifiques espèces indigènes qui attirent papillons et oiseaux indigènes, et qui contribuent ainsi à embellir encore plus votre jardin. Les espèces indigènes sont également mieux adaptées à notre climat et requièrent souvent moins de soins que les espèces exotiques.
  • Signalez la présence de plantes envahissantes au conseil de gestion environnementale de votre région ou appelez la ligne d’information sur les espèces envahissantes (gouvernement de l’Ontario), en composant le 1 800 563-7711. La détection précoce de ces invasions d’espèces exotiques est essentielle à leur éradication.
  • Nettoyez vos chaussures ou les pneus de votre vélo avant de circuler dans les sentiers de différentes aires protégées. Les plantes envahissantes se répandent souvent accidentellement à partir de graines collées aux semelles ou aux bandes de roulement des pneus.

Pour en savoir davantage sur les plantes envahissantes en Ontario, visitez le site Web de l’Ontario Invasive Plant Council (en anglais seulement).

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