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Réserve naturelle Haley Lake, Kespukwitk, N.-É. (Photo de Mike Dembeck)

Réserve naturelle Haley Lake, Kespukwitk, N.-É. (Photo de Mike Dembeck)

Le Kespukwitk Conservation Collaborative : un partenariat pour la protection du Sud-ouest de la Nouvelle-Écosse

Logo du Kespukwitk Conservation Collaborative

Logo du Kespukwitk Conservation Collaborative

Saviez-vous qu’en Nouvelle-Écosse, 94 % des espèces terrestres en péril se trouvent dans la région nommée Kespukwitk (sud-ouest de la province)? Des forêts aux plages sablonneuses, en passant par les milieux humides et les landes, cette région distincte recèle une grande diversité d’écosystèmes.

Kespukwitk est l’un des sept districts du Mi’kma’ki, le territoire ancestral des Mi’kmaq, où vivent la Première Nation d’Acadia et celle de Bear River. « Kespukwitk » (prononcé « ges-pou-wit-k ») signifie « où la terre finit » ou « où le ruissellement se termine » en langue mi’kmaq. Avec ses 2 813 kilomètres de berges s’étendant de la baie de Fundy à l’océan Atlantique, l’endroit mérite bien son nom. 

Les paysages diversifiés de Kespukwitk en font le milieu de vie idéal pour une grande variété d’espèces, dont 67 sont désignées en péril à l’échelle fédérale et provinciale. La région comprend d’ailleurs 12 des 16 Zones clés pour la biodiversité de la Nouvelle-Écosse. Deux espèces en péril dans la province, la tortue mouchetée (en voie de disparition) et la couleuvre mince (menacée) prospèrent dans les milieux humides et les plaines inondables de la région. Une forte concentration d’espèces rares de la flore de la plaine côtière de l’Atlantique poussent également dans les milieux humides et en bordure des lacs; le frêne noir est quant à lui présent dans les forêts.

Moose Lake, N.-É. (Photo de Doug van Hemessen/CNC)

Moose Lake, N.-É. (Photo de Doug van Hemessen/CNC)

Même si Kespukwitk est depuis longtemps connu comme un lieu d’une grande valeur écologique, ce n’est qu’en 2017 que cette caractéristique a été reconnue officiellement à l’échelle du Canada. C’est en effet cette année-là que la région a été désignée par le gouvernement fédéral comme l’un des 11 lieux prioritaires pour la protection des espèces en péril au Canada. L’approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada prévoit que des fonds seront alloués à des projets de conservation de ces lieux prioritaires. L’idée est de mettre l’accent sur une approche de la conservation par zones, dont les bienfaits s’étendront à des écosystèmes entiers plutôt que de cibler des espèces en particulier.

Cette nouvelle approche permettrait de protéger beaucoup plus d’espèces en péril que les efforts de conservation menés par le passé. Toutefois, en faire une réalité dans les lieux prioritaires a nécessité une grande coordination de la part des organisations locales. Heureusement, la Nouvelle-Écosse compte sur une solide communauté d’organismes de conservation, qui avaient constaté la nécessité de protéger les paysages naturels de Kespukwitk avant que des fonds ne lui soient alloués. 

« Pour avoir travaillé dans d’autres aires de conservation, je sais que ce que nous avons en Nouvelle-Écosse est vraiment unique », explique Jaimee Morozoff, directrice de programmes de Conservation de la nature Canada (CNC) en Nouvelle-Écosse. « Au lieu de se disputer les ressources, il y a eu beaucoup de collaboration, de travail d’équipe et d’occasions de faire progresser et d’améliorer le travail de chacun. »

Les organismes de conservation de la Nouvelle-Écosse avaient déjà commencé à travailler sur une nouvelle stratégie de conservation des habitats naturels de Kespukwitk lorsque les lieux prioritaires ont été annoncés. Ils ont alors rapidement lancé le Kespukwitk Conservation Collaborative (KCC) afin de coordonner leurs efforts. 

Port Joli, N.-É. (Photo de CNC)

Port Joli, N.-É. (Photo de CNC)

Le KCC est un partenariat entre des Premières Nations Mi’kmaq, des organisations non gouvernementales, le monde universitaire et des ministères fédéraux et provinciaux. En travaillant ensemble sous ce nom, ces organismes sont en mesure d’obtenir des résultats plus rapidement et de transmettre au public des informations plus cohérentes et fondées sur des données probantes.

L’etuaptmumk, ou « approche à double perspective » fait partie intégrante du travail du KCC. Définie par Albert Marshall, un Aîné mi’kmaq, cette approche vise à reconnaître à la fois les forces du savoir autochtone et celles du savoir occidental. Ce n’est que l’une des façons dont le KCC a intégré les diverses compétences et expertises de ses membres. 

« Nous avons tous nos spécialités dans une certaine mesure, mais nous trouvons aussi des moyens de travailler ensemble », explique Marie Racioppa, coordonnatrice des projets de conservation de CNC au Canada atlantique. Marie a précédemment travaillé auprès de l’Institut de recherche Mersey Tobeatic, un autre membre du KCC, où elle a contribué à développer la présence en ligne du regroupement.

Les 18 organisations membres du KCC partagent des informations et des ressources, et discutent de la manière dont elles peuvent mener des projets ensemble. Même si les relations étaient déjà amicales, le fait de se réunir régulièrement leur a permis de mieux comprendre l’expertise de chacun et de se sentir plus à l’aise d’interagir en dehors des réunions. 

Les liens qui se sont établis au sein du KCC se sont aussi avérés des plus utiles pour organiser des activités de sensibilisation. « Tous les changements que nous faisons sont plus durables, explique Marie, et j’ai la conviction que le soutien de la communauté est nécessaire pour que cela se concrétise. »

Aire de conservation Upper Ohio, N.-É. (Photo de Mike Dembeck)

Aire de conservation Upper Ohio, N.-É. (Photo de Mike Dembeck)

Comme les terres de la Nouvelle-Écosse sont en grande partie privées, il est important que les collectivités établissent une relation positive avec les écosystèmes qui les entourent. Les milieux humides, par exemple, jouent un rôle majeur et pourtant peu connu dans le bien-être des populations. Ils préviennent les inondations, absorbent le carbone présent dans l’air et peuvent même purifier leurs sources d’eau potable. 

Des informations sur Kespukwitk et le travail de conservation du KCC sont disponibles à kswnsconservation.ca (en anglais). Ce site Web sert de point de départ pour les personnes intéressées à explorer les possibilités de bénévolat, de dons, d’apprentissage et autres occasions. 

Le Kespukwitk Conservation Collaborative n’est que le commencement. Bien que le financement prévu pour la conservation des lieux prioritaires prendra fin en 2026, ces organisations continueront à travailler ensemble pour protéger Kespukwitk dans les années qui viennent. S’il est une chose qu’ils ont démontrée, c’est que la collaboration est essentielle pour avoir un effet positif durable sur la magnifique et indispensable nature qui nous entoure.

Espèces désignées en voie de disparition à l’échelle fédérale et provinciale présentes à Kespukwitk :

Espèces animales

  • arlequin plongeur
  • bécasseau maubèche
  • chauve-souris nordique
  • coccinelle à bandes transverses
  • hirondelle de rivage
  • hirondelle rustique
  • martinet ramoneur 
  • monarque
  • orignal continental de Nouvelle-Écosse
  • paruline du Canada
  • petite chauve-souris brune
  • pipistrelle de l’Est
  • pluvier siffleur 
  • quiscale rouilleux
  • sterne de Dougall
  • tortue mouchetée

      Espèces végétales

      • coréopsis rose

      • droséra filiforme
      • érioderme boréal (lichen)
      • érioderme mou (lichen)
      • hélianthème du Canada
      • hydrocotyle à ombelle
      • rhynchospore à gros épillets
      • sabatie de Kennedy

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