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Port Joli, N.-É. (Photo de Mike Dembeck)

Port Joli, N.-É. (Photo de Mike Dembeck)

Inoubliable Port Joli

Chalet rustique de Benjamin H. Annis, Port Joli, N.-É. (Photo reproduite avec la permission de Cal Annis)

Chalet rustique de Benjamin H. Annis, Port Joli, N.-É. (Photo reproduite avec la permission de Cal Annis)

Port Joli mérite-t-il son joli nom? Selon nous, oui, mais l’endroit est bien plus que joli, et Cal (Calvin) Annis, un natif de la Nouvelle-Écosse vivant aujourd’hui en Alberta, est bien d’accord sur ce point. 

Port Joli est un beau village isolé situé à une vingtaine de kilomètres de Liverpool. Son climat côtier rend ses forêts propices à la présence de lichens rares et en péril, comme l’érioderme boréal, l’érioderme mou, la dégélie plombée et l’anzie mousse-noire. Étant l’un des rares sites au Canada atlantique à abriter ces lichens extrêmement vulnérables, la réserve naturelle de Port Joli est considérée comme un atout précieux et hautement important à l’échelle provinciale. On trouve aussi dans la région le parc national Kejimkujik Bord de mer et ses trésors culturels qui témoignent de 4 000 ans d’histoire Mi’kmaq.  

C’est à l’Université Acadia, alors qu’il étudiait pour son brevet d’enseignement, que M. Annis a rencontré sa première épouse, Rosalind. Après avoir vu une annonce dans un journal pour des postes d’enseignants en Alberta, le couple a déménagé dans cette province en 1958. M. Annis a commencé à y enseigner à Tofield, une communauté rurale à une centaine de kilomètres à l’est d’Edmonton. 

Pour lui, Port Joli est plus qu’un lieu : c’est là que sa famille passait tous ses étés, quand il était petit. Ses merveilleux souvenirs au chalet de son grand-père font qu’il se sent toujours proche de cette magnifique région du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

Cal (Calvin) Annis, son frère et son cousin, Port Joli, N.-É. (Photo reproduite avec sa permission)

Cal (Calvin) Annis, son frère et son cousin, Port Joli, N.-É. (Photo reproduite avec sa permission)

« Grand-père avait un chalet rustique sur une falaise basse surplombant la plage de sable blanc au fond de la baie. Comme il n’y avait pas assez de lits pour tout le monde à l’intérieur, nous les plus jeunes dormions toujours sous la tente. Je me souviens que j’avais hâte d’aller me coucher et de m’envoler aux pays des rêves, bercé par le son inoubliable des vagues de l’océan caressant le sable à quelques mètres de moi », raconte M. Annis. 

Les environs du chalet familial étaient aussi prisés de la faune locale. M. Annis raconte que son grand-père y voyait des orignaux (en voie de disparition dans la partie continentale de la province), des écureuils, des oiseaux de rivage et occasionnellement des porcs-épics. 

Il se rappelle avoir lu un article sur Port Joli dans le numéro du printemps 2017 du magazine Conservation de la nature Canada. L’article en question, « Racines côtières », par Sandra Phinney, évoque la beauté de Port Joli et l’importance de la conservation au Canada atlantique. « Je ne saurais décrire à quel point c’était merveilleux pour moi de lire que la région de Port Joli serait protégée du développement. J’adore cette partie de la Nouvelle-Écosse puisque c’est là que ma famille a ses racines. Même si je n’ai jamais vécu dans ce comté (Queens), chaque fois que j’y vais, c’est comme rentrer à la maison », explique-t-il.  

Plus tard en 2017, M. Annis est allé rencontrer le personnel de Conservation de la nature Canada (CNC) en Nouvelle-Écosse pour en savoir plus sur le travail de l’organisme et organiser une visite à l’endroit où se dressait autrefois le chalet de son grand-père. Il a visité Port Joli avec sa sœur Lena Millar. Tous deux ont été ravis de retrouver cet endroit qui leur était si cher. Malheureusement, aucune trace montrant l’emplacement du chalet n’était visible.  

L’amour de la famille Annis pour la nature est le fruit d’une longue tradition de protection de l’environnement. « Mon grand-père, Benjamin Annis, était un naturaliste de la première heure dans la province. Il était estimateur de bois (gestion forestière) et passait ses journées en forêt. C’est ce qui a suscité son amour de la nature et de ses habitants. De son vivant, il a beaucoup écrit, en poésie et en prose, sur la protection des habitats naturels pour les espèces sauvages et l’environnement, pour que les générations présentes et futures puissent en profiter », explique M Annis.  

Ce lien avec le monde naturel a inspiré son grand-père à créer de fascinantes sculptures faites d’objets trouvés dans la nature. Grâce à son imagination débordante, il recréait des personnages découverts au gré de ses lectures, sans avoir besoin de matériaux particuliers. Il utilisait principalement « de vieilles racines sèches, du bois flotté, ou des lichens qu’il trouvait suspendus à des branches mortes. Tout ce qu’il a vu, collectionné ou créé à partir de son imagination, tant durant sa carrière qu’à la retraite, témoignait du lien étroit qu’il entretenait avec son environnement naturel ».C’est ainsi que son petit fils, Cal Annis, a commencé à apprécier la beauté et l’importance du monde naturel. Cette leçon l’a accompagné toute sa vie durant. Il contribue aujourd’hui à faire en sorte que Port Joli reste tel qu’il l’a connu dans son enfance, et ce, pour les générations à venir. 

Depuis 2006, CNC travaille à la conservation de milieux naturels à Port Joli et dans les environs. À travers l’art ou la poésie inspirés par la région, la famille continue d’apprécier cet endroit :   

« Je suis certain que si mon grand-père était encore en vie, il serait un appui fidèle et enthousiaste pour Conservation de la nature Canada. Il serait, tout comme moi, extrêmement fier que la belle et dynamique région de Port Joli, dans notre province natale, soit protégée pour la postérité », conclut M. Annis.  

Aidez-nous à protéger davantage d’habitats naturels à Port Joli et dans les régions côtières avoisinantes. En savoir plus

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