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Contrôle du myriophylle à épis au lac Papineau, QC (Photo de RAPPEL)

Contrôle du myriophylle à épis au lac Papineau, QC (Photo de RAPPEL)

Des plongeurs spécialisés et des tapis géants s'avèrent un arsenal efficace contre les espèces envahissantes

07 mai 2024
Notre-Dame-de-Bonsecours, Québec

 

Conservation de la nature Canada lutte contre le myriophylle à épis pour redonner au lac Papineau son caractère naturel

À l’instar de beaucoup d’autres plans et cours d’eau au Québec, le milieu aquatique du lac Papineau est perturbé par une plante envahissante : le myriophylle à épis. Là où elle s’installe, cette espèce envahissante prend toute la place, nuisant aux autres espèces végétales qui peuplent ses eaux. Heureusement, une équipe de Conservation de la nature Canada (CNC) et l’Institut Kenauk retroussent leurs manches et mènent des projets de contrôle visant à redonner à cet or bleu son intégrité.

Le myriophylle à épis est une plante originaire d’Asie et d’Europe qui peut mesurer de 1 à 6 mètres sous la surface de l’eau. Elle s’est d’abord installée en 1958 dans le fleuve Saint-Laurent, au Québec, pour par la suite envahir un grand nombre de milieux aquatiques.

Le myriophylle à épis pousse en touffes hautes, denses et enchevêtrées, qui privent les plantes aquatiques indigènes du soleil dont elles ont besoin. De plus, les amas de plantes en décomposition réduisent la quantité d’oxygène disponible pour la faune aquatique. La présence de cette espèce nuit également aux activités récréatives humaines, puisque là où elle est présente, il devient peu agréable de se baigner, les fils de pêche peuvent s’emmêler et elle peut s’enrouler autour des hélices et du gouvernail des embarcations. La plante se multiplie quand une tige est cassée ou arrachée. Ses fragments dérivent alors et s’ancrent ailleurs; on parle alors de multiplication végétative, qui est son mode de propagation principal.

Comment en venir à bout? La première option implique qu’un plongeur arrache des plants manuellement et les remonte à la surface sur un bateau. La seconde option consiste à étendre de grandes bâches sur les étendues densément atteintes afin d’empêcher la croissance de la plante. Bien qu’elle soit une espèce aquatique, le myriophylle à épis a, comme toutes les plantes, besoin de lumière pour survivre.

Le myriophylle à épis est présent dans la plupart des régions du Québec et CNC travaille à diminuer l’impact négatif qu’il a sur notre nature. À l’été 2022 et 2023, des activités de contrôle ont eu lieu au lac Papineau. La population riveraine y a été sensibilisée afin de pouvoir reconnaître la plante et à ne pas la propager, en nettoyant bien leur équipement par exemple. Des bouées leur indiquent les secteurs fortement peuplés à contourner avec leurs embarcations pour éviter de sectionner les plants de myriophylles et d’ainsi accélérer sa propagation.

Depuis le début du projet de contrôle, 423 livres de myriophylle à épis ont été retirés manuellement du lac Papineau. À l’été 2023, 3600 m2 de bâche, 25 toiles, ont été installés dans le but de contrôler 7 herbiers denses de la plante envahissante. Le projet se poursuivra sur plusieurs années dans ce lac et la lutte aux plantes envahissantes continuera d’être menée à travers d’autres projets semblables dans d’autres régions du Québec fortement touchées.

Les bonnes pratiques sont essentielles pour contrôler la propagation du myriophylle à épis, qui représente une menace sérieuse pour les écosystèmes. Une mesure préventive efficace et simple pour éviter la dispersion de fragments de cette plante est le nettoyage des embarcations (incluant les moteurs et remorques) ainsi que des équipements de pêche, et ce, après chaque utilisation dans des eaux envahies par le myriophylle à épis. Les activités comme la baignade, la navigation et la pêche devraient être pratiquées loin des herbiers.  Aussi, puisque l’écoulement de phosphore et d’autres contaminants dans les plans d’eau y favorise la croissance de cette plante envahissante, réduisez ce risque en assurant la conformité des fosses septiques, en évitant l’utilisation de produits contenant des phosphates, et en revégétalisant les berges avec des plantes riveraines indigènes adaptées au milieu. Tout le monde peut contribuer à prévenir la propagation d’espèces exotiques envahissantes et à protéger nos plans d’eau.

Remerciements

CNC remercie son consultant en santé de l’eau, le RAPPEL, ainsi que ses partenaires financiers dans le projet : la Fondation de la faune du Québec et son partenaire financier, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques de la Faune et des Parcs, l’Institut Kenauk ainsi que des donatrices et donateurs individuels. Un merci tout spécial à nos bénévoles pour leur aide et leur bonne humeur contagieuse!

Citation

« C’est un succès pour ces deux premières saisons de contrôle du myriophylle à épis et toute l’équipe espère que d’ici quelques années, la population de cette plante envahissante sera assez réduite pour assurer la santé du lac. J’ai des collègues qui entameront des projets semblables à l’avenir et cette réussite est très encourageante, même si cela représente un énorme travail! » – Annie Morrisseau, chargée de projets, Conservation de la nature Canada

 

À propos

Conservation de la nature Canada (CNC) est la force rassembleuse au pays pour la sauvegarde de la nature. Par la conservation permanente de vastes territoires, CNC apporte des solutions à la double crise du déclin rapide de la biodiversité et des changements climatiques. Partenaire de confiance, CNC œuvre aux côtés de particuliers, de communautés, d’entreprises et de gouvernements afin de protéger et veiller sur nos aires naturelles les plus importantes. Depuis 1962, CNC a mobilisé la population canadienne pour conserver et restaurer plus de 15 millions d’hectares. Au Québec, plus de 55 000 hectares ont été protégés. Avec la nature, nous créons un monde prospère.

L’Institut Kenauk est un organisme à but non lucratif et le gardien à long terme de la propriété de Kenauk à Montebello, au Québec. Sa mission est de soutenir, coordonner et superviser la recherche scientifique sur la propriété et ses environs et de promouvoir l’éducation environnementale. En raison de sa vaste superficie et de son caractère unique en tant que bassin versant vierge et corridor faunique, Kenauk est le lieu idéal pour notre organisme. L’abondance et la diversité de sa flore et de sa faune, combinées à l’histoire unique de la propriété, fournissent des occasions infinies en matière de recherche, d’éducation et de conservation.

Le RAPPEL (Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des bassins versants) a été créé en 1997 par des associations de lacs qui désiraient se regrouper afin de mieux protéger leur plan d’eau respectif. Maintenant sous la forme juridique d’une coopérative de solidarité à but non lucratif gérée démocratiquement par ses membres, le RAPPEL est porté par 350 membres, dont plus de 160 associations et une quarantaine de municipalités, réparties dans 11 régions administratives du Québec. Au cœur de la coopérative se trouve une équipe professionnelle multidisciplinaire composée de spécialistes en biologie, ingénierie, géomorphologie, géographie et de techniciens et techniciennes en écologie. L’expertise du personnel vise à appuyer le travail quotidien des bénévoles des associations et des autres acteurs de la protection de l’eau. Une partie de son équipe se spécialise dans les études et travaux portant sur la prévention et le contrôle des espèces exotiques envahissantes trouvées dans les lacs et leur périphérie. Le RAPPEL a travaillé entre autres sur le contrôle de la renouée du Japon, du roseau commun et du myriophylle à épis. À titre d’exemple, depuis 2014, la coopérative a installé des toiles de jute pour contrôler le myriophylle dans près d’une quinzaine de lacs et elle a installé plus de 400 000 m² de toile de jute, devenant ainsi une référence au Québec dans les travaux de contrôle de cette espèce.

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